Ingénieure du son de formation, autrice, artiste sonore : difficile de coller une étiquette aux diverses pistes que Jeanne Debarsy explore en solo ou au fil de collaborations. Du documentaire à la fiction, de la création sonore à la musique acousmatique, Jeanne Debarsy travaille également pour le cinéma et, plus rarement, pour la scène. Elle intervient ponctuellement comme formatrice à l’Atelier de Création Sonore Radiophonique (ACSR) pour l’atelier La coquille.

Comment es-tu entrée dans ce métier ? Dans le son ?
J’aime bien dire que j’ai appris la musique, puis je me suis intéressée à la technique. Je faisais de la guitare depuis 10 ans : ça a développé mon écoute et en faisant des concerts, petit à petit, j’étais confrontée à la technique. La question s’est posée, à un moment, de faire le conservatoire en guitare. Mais je ne voyais pas de débouché. Je me suis dit que si je ne devenais pas musicienne, je pouvais peut-être m’intéresser à « ces trucs de son ». Je ne savais pas très bien ce que c’était… Sonoriser des concerts, peut-être. J’avais alors le projet de, faire du son dans une optique musicale. Ce que je n’ai absolument jamais fait par la suite !

J’ai étudié à l’IAD, une école de cinéma. J’ai fait 3 ans vraiment dédiés à la technique du son, assez poussée. On avait aussi des cours d’histoire de l’art, d’histoire de la musique, de la littérature, des cours de sociologie, des choses que je n’avais jamais vues, parce que j’ai commencé cette école à 18 ans. Aussi, venant d’une famille de tradition agricole, avec très peu d’intérêt pour le culturel, disons que j’ai vraiment débarqué là-dedans assez vierge ! Je ne savais même pas qu’on pouvait faire de l’art sonore. Tous ces cours m’ont ouvert la tête, j’étais dans un état d’avidité, de curiosité. J’ai tout pris, le plus possible.