26 ans est une photographie de la série 100 jahres de Hans-Peter Feldmann.  Les barrières et les stéréotypes générationnels n’y existent plus et la vie devient un flux continu qui se perpétue jour après jour, nuit après nuit, nous conduisant vers l’autre destination. Néanmoins, 26 ans par ses cheveux ébouriffés, son regard juvénile et son combo café-cigarette rappelant pleinement les rituels adultes, m’interpelle particulièrement.

Café, cigarette pour remplir. L’âge adulte. M’effraie. Par quoi se définit-il ? La maturation du corps ? L’autonomie matérielle ? L’émancipation parentale ? Il m’apparaît difficile, exigeant, laborieux, peu curieux. Je refuse d’y mettre un pied. Une aventure douteuse, dommageable, redoutable qui s’impose inévitablement. Les devoirs qui s’y collent s'accumulent, fatiguent et envahissent. Où est notre liberté ? Depuis cette sensation, mes émotions obscurcissent mon intériorité. Crainte, pessimisme, exigences sociales, cage de rats. Conscience du vide.

26 ans.

Surmonter, dépasser, accélérer, enjamber, errer, partir, revenir, croire, réussir, parfois fleurir. Il faut alors tout remettre en question. Saisir la pensée, la questionner et la renverser. Trouver absolument la liberté de ne pas reproduire ce que je déteste tant.

Cher adulte, je t’observe depuis longtemps.

Chaque matin, tu te lèves pour accomplir ton dessein et subvenir aux besoins des tiens. Tu mets au monde et parfois tu le portes. Quelquefois, vaincu, seul, dépouillé, tu restes caché. Pauvre humain, tu consoles le monde entier mais personne ne soulage tes plaies.

Finalement, je te comprends.

Je n’ai plus de préjugé.