Les Guerres de Lucas est une BD écrite par Laurent Hopman, dessinée par Renaud Roche et éditée par Julien Deran. Ils racontent comment George Lucas, le créateur de Star Wars, a trouvé sa passion pour le cinéma. On nous présente donc sa jeunesse pleine d’imagination et de fougue mais le cœur du récit est bien entendu axé sur son œuvre majeure, la Guerre des étoiles. Les problèmes qu’ont rencontré Georges et son équipe durant la réalisation du premier film de la saga sont mis en images. La BD questionne les créateurs sur la manière de donner vie à un projet quand tout semble contre soi. Le parcours est  semé d'embûches entre le manque d’argent, la création de nouvelles technologies de captation et une équipe de tournage qui ne croit pas aux compétences du jeune réalisateur. La réalisation du premier Star Wars n’a pas été une partie de plaisir et c’est d’ailleurs ce que le récit de Renaud Roche met en avant. En lisant la BD, j’ai été complètement emportée dans l’envers du décor, me retrouvant propulsé en temps réel dans cette tornade de problèmes subie par la production. On se demande comment, avec autant de complications, il a été possible de sortir le film qui, on le sait, marquera plusieurs générations. Je suis personnellement créateur de contenu vidéo et j’ai été complètement ému lorsque, dans la BD, le film sort enfin en salle.  Ça m'a replongé dans cette étape de création personnelle où tout semble aller mal et pourtant, en ne lâchant rien, le résultat final est encore mieux qu'espéré. C’est une sensation de soulagement et de fierté que les dessins de Renaud Roche arrivent à nous faire vivre.

Si on est moins, voire pas du tout adepte de Star Wars, il est quand même possible de ressentir des émotions car la BD réussit à nous emmener dans la tension de la réalisation. Quand nous voyons l’ampleur du succès, nous sommes autant libérés que les personnages. C’est notamment dû au fait que chaque acteur de la production nous est présenté, on se sent intégré au sein de cette équipe de réalisation. La narration  nous offre peu de pages dans lesquelles les protagonistes n’ont pas de tracas à régler. Lorsque nous y sommes, la page suivante nous emmène directement dans de nouveaux problèmes. Le lecteur est alors encloisonné dans cette tension. Les dessins sont également riches et simplifiés, il y a peu d’informations, juste le nécessaire permettant de rendre la lecture rapide et le rythme soutenu.

Les dessins sont en noir et blanc, quelques points de couleur guident la lecture à travers les pages permettant de donner un tempo. Les seules cases colorées sont celles de l’univers Star Wars. Cela permet de faire un parallèle entre la fiction et le monde réel. Un monde réel qui, pour Lucas, semble grisâtre alors que son film, lui, transpire la vie.

J’ai été plongé au milieu de l’univers de Star Wars et du cinéma et je n'ai jamais été perdu car des éléments d’explication sont fournis entre les cases pour contextualiser très rapidement sans noyer le lecteur dans un flot de texte.

C’est un véritable making-off du premier Star Wars. Cette BD marie les aspects techniques de la réalisation avec un côté plus humain car les émotions des protagonistes sont omniprésentes dans cette grande aventure. Des éléments plus intimes des membres de l’équipe sont présentés, comme leurs liaisons ou encore leurs faiblesses, ce qui m’a permis de me sentir vraiment proche d’eux.  Les fans de la saga, comme de cinéma en général, prendront un véritable plaisir à découvrir les ficelles du tournage. Le fil rouge du récit nous permet d’appréhender en douceur toutes les anecdotes des éléments les plus iconiques de la licence. Ce qui m'a marqué, c’est  la méthode de création du fameux cri de Chewbacca ou encore le design du faucon millénium inspiré par de la nourriture.

Un préambule spécifie que ce livre n’a pas été approuvé par Georges Lucas et ses équipes. Ce n’est pas pour autant une fiction : la BD est en effet documentée et toutes les sources sont présentes à la fin. De plus, Laurent Hopman affirme que toutes les scènes sont étayées par des témoignages réels et que, pour lui, les biopics qui mélangent fiction et réalité sont très frustrants. Ces éléments peuvent être un gage d’une certaine réalité historique.

J’ai eu le plaisir de dévorer cette bande dessinée en une journée tant je voulais savoir comment Star Wars a fini par être le chef-d’œuvre que l’on connaît toutes et tous. L’histoire m’a permis de replonger dans l’univers de George Lucas à travers un prisme original. La BD est animée par un véritable amour pour cette saga galactique. Cette passion se ressent dans la trame historique adoptée par Laurent Hopman et le dessin qui reproduit en quelques traits l’essence de chaque icône.  Les Guerres de Lucas prouve que croire en ses rêves est une bataille qui nous donne une chance de briller de joie à l’instar des étoiles .