critique &
création culturelle
Théâtre Jardin Passion
Vivre libre et rire

Après les attentats, le chômage en hausse et le huitième de finale loupé par les Diables à l’Euro, les Belges ont besoin de rire.

Après les attentats, le chômage en hausse et le huitième de finale loupé par les Diables à l’Euro, les Belges ont besoin de rire.

Qu’à cela ne tienne : pour celles et ceux qui ont envie de passer un moment de détente, le théâtre Jardin Passion propose une « Saison d’enfer ». Car « face à l’enfer actuel, notre unique réponse est le rire », martèle Sébastien Hébrant, lors de la présentation du programme dans le jardin ensoleillé au pied des bureaux du théâtre. Une ambiance bucolique en phase avec la nouvelle enseigne lumineuse accrochée à la devanture du théâtre, situé rue Marie-Henriette près de la prison de Namur.

Le Théâtre Jardin Passion, ce n’est plus seulement cette aventure d’une poignée d’amis à la sortie de l’école de théâtre. Le lieu devient une véritable vitrine qui propose un théâtre léger et divertissant dont le public raffole. En témoigne d’ailleurs le succès conséquent de l’appel au financement via une plateforme de crowdfunding. « Nous avons fidélisé notre public et notre démarche a bénéficié d’une grand soutien de leur part, reconnaît Sébastien Hébrant. Nous cherchons à décloisonner notre offre et à proposer le travail de jeunes compagnies inconnues à des programmateurs wallons. »

Sébastien Hébrant, comédien mais surtout directeur du Théâtre Jardin Passion et chargé de sa programmation.

Projet qui se traduit par une programmation très riche : près de quatorze spectacles de théâtre (comédie, vaudevilles, « seul en scène », théâtre-danse) pour plus de soixante représentations au total ! Un nombre important de dates pour une si petite structure, motivé par la volonté collective de faire de Jardin Passion un lieu culturel à part entière dans le paysage namurois. Équipe qui s’est d’ailleurs agrandie depuis quelques mois, puisque quatre nouveaux employés ont rejoint l’équipe de bénévoles et prennent dorénavant en charge tous les aspects organisationnels inhérents au fonctionnement du théâtre.

Épinglons au passage quatre objets de curiosité de cette nouvelle saison : le spectacle Joséphina , poétique, romantique et nostalgique, qui traduit avec émerveillement le tourment et la tendresse d’un couple. L’occasion de (re)voir la compagnie belge Chaliwaté, déjà passée au théâtre de Namur en mars dernier.

Le festival Beautés Soniques ensuite qui, pour la quatrième année consécutive, est accueilli au sein du théâtre avec, le 30 octobre prochain, le groupe liégeois Dan San et la talentueuse chanteuse folk néo-zélandaise Aldous Harding. Ses mélodies douces-amères portées par voix un peu fanée, évoquent immédiatement Beth Gibbons de Portishead. Un concert sur mesure pour l’atmosphère intime de Jardin Passion.

Du 25 janvier au 4 février, on pourra également découvrir le Syndrome de Walt , spectacle mis en scène par Eric de Staercke avec deux jeunes acteurs sortants de l’IAD, qui revisite les contes de Disney pour leur donner un tout autre sens. Un spectacle complet avec danse et musique « qui donne la patate », pour reprendre les termes enthousiastes de Sébastien Hébrant.

Autant de polices que de représentations de l’idée derrière le mot « théâtre ».

Pour finir, pointons le seul-en-scène Tronches de vie de Vincent Pagé, coécrit par le Namurois Xavier Diskeuve et mis en scène par Christophe Challe, qui présente des tranches de vie dans une dizaine de tableaux loufoques. L’acteur-conteur nous a d’ailleurs présenté un de ses sketches intitulé la Vasectomie . Tout un programme !

En marge de la saison proprement dite, le Théâtre Jardin Passion propose sa traditionnelle Foire aux impros, où toute l’équipe se retrouve sur scène avec Monsieur Loyal qui dépouille les fanions remplis par le public.

Par ailleurs, suite au succès de l’année précédente, les amateurs de bonne cuisine pourront à nouveau profiter des rencontres gourmandes, où les spectateurs dégustent, avant la représentation, un repas en compagnie d’un chef namurois invité.

Enfin, et il s’agit d’une nouveauté remarquable cette année, le jeune festival bruxellois Cocq’Arts s’invite en juin prochain au Théâtre Jardin Passion et devient Coq en stock. L’occasion pour les spectateurs namurois de découvrir chaque soir le travail d’une jeune compagnie belge.

Théâtre Jardin Passion
39 rue Marie-Henriette
5000 Namur
Pour en savoir plus sur la programmation : www.theatrejardinpassion.be