critique &
création culturelle
Disney
Critique d’un monde merveilleux

Walt Disney Company, en panne d’inspiration ? Lumières sur les coulisses du géant du divertissement de notre enfance, et explications d’un retour aux sources.

Avec la sortie du Dumbo , j’étais à la fois euphorique et inquiète. Plus inquiète à vrai dire. Le film, divertissement de qualité, ne m’a pas déçue, loin de là. Mais nous ne parlerons pas de cela ici. Depuis le succès de ce film, la machine Disney s’emballe. Sont prévus 8 films entre 2019 et 2020, avec entre autres Maléfique 2 , Cruella avec Emma Stone, Mulan , un film Fée Clochette , La Reine des Neiges 2 et évidemment Le Livre de la Jungle 2 . Sans parler de la nouvelle trilogie Star Wars , d’un prochain Indiana Jones , et d’un Pirates des Caraïbes 5 . Pourquoi ce soudain retour aux sources ? Disney aurait-il perdu ce qui faisait son essence il y a encore 20 ans de cela 1 ?

Nous connaissons tou·te·s le monde de Disney. Ses films d’animation ayant bercé nos enfances, ses musiques non moins célèbres que l’on connaît par cœur, ses parcs d’attraction gigantesques et uniques, ses icônes de la pop culture que sont Mickey Mouse, Donald Duck, et tous les autres. Mais que savons-nous du vrai Disney ? Que nous cache ce géant mondial du divertissement ? Face à ce monde (trop) parfait, penchons-nous sur ce cas si particulier.

Créée en 1923 par Walt Disney lui-même, la Walt Disney Company (à l’origine Disney Brothers Studios , puis Walt Disney Productions , pour trouver son nom actuel en 1986), est depuis 2012 le leader mondial du divertissement, avec, en 2015, un chiffre d’affaire dépassant les 54 milliards de dollars. Il faut bien comprendre que cette entreprise, dirigée aujourd’hui par Robert Iger, est présente dans énormément de domaines médiatiques. Tout d’abord, ses studios de productions : Walt Disney Entertainment , avec notamment les studios Pixar, les studios Marvel, Lucasfilm. Outre d’autres studios de productions musicales, rachetés à prix d’or eux aussi, on retrouve un groupe médias : Disney Media Networks , qui englobe les dix stations de l’entreprise américaine ABC, avec également les chaînes Disney Channel et autres, mais aussi une partie des chaînes sportives ESPN, pour ne citer qu’elles. Nous avons ensuite les produits de consommation, avec la Disney Consumer Products , qui relie tous les produits dérivés, les jouets, les DVD, les vêtements. Comment ne pas parler des parcs d’attraction Disney, qui rapportent des sommes incroyablement élevées à la compagnie ? Walt Disney Parks and Resorts regroupe non seulement tous les parcs, tous les transports reliés à Disney, avec des bus, avions, bateaux de croisière, mais en plus de cela tous les infrastructures Horeca. Enfin, pour n’exposer que les principales branches de l’entreprise, terminons avec le Disney Interactive Media Group , qui reprend les jeux vidéo, les applications mobiles et les sites internet.

Loin de moi l’idée de détruire l’imaginaire magique qui nous a tous bercé d’une manière ou d’une autre, et qui nous touche encore aujourd’hui. Nous pouvons aimer Disney pour ce qu’il nous fait vivre, et être conscient de la gigantesque machine derrière les paillettes du monde qu’on nous vend. Restons sur notre question de départ, à savoir : pourquoi Disney ne parvient plus à inventer du neuf, sans tomber dans la redite et la ressemblance ?

Outre la direction de Robert Iger, la réponse se trouve peut-être dans le trop grand nombre de propriétés de divertissement que possède la compagnie. Au fil des ans, l’imagination de la direction artistique de Disney semble s’affaiblir. Avec des bases trop multiples, moins solides, on est tenté de jouer la sûreté pour protéger son capital. Les studios Pixar, qui nous ont ravis entre 2000 et 2010, et plus récemment avec Vice-Versa , semblent pris dans le même tourbillon : la prochaine sortie de Toy Story 4 le montre.  Quand on sait que l’animation de Disney repose essentiellement sur ce groupe, on a raison de s’inquiéter.

Disney est clairement dans une mauvaise phase de son histoire. Y aura-t-il une sorte de « nouvelle vague » de créations, de nouveaux héros, de nouvelles histoires, de nouveaux rêves ? L’avenir nous le dira. En attendant, profitons des perles du passé que nous a offert Disney, et, une fois n’est pas coutume, proclamons tous ensemble : « C’était mieux avant ! »

Melissa Piscopo

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