critique &
création culturelle
Drôle d’Oizo…

Dernier objet filmé non identifié du cultissime Quentin Dupieux, Wrong Cops nous offre une version 2.1 de Police Academy en légèrement plus trash. A.C.A.B. : décryptage.

Déjà responsable des inénarrables Rubber (le pneu qui tue, film en roue libre) et Steak (avec, déjà, Eric Judor et son comparse Ramzy Bédia), Quentin Dupieux nous invite à une folle sarabande au sein de laquelle, dans un L.A. 2014 mais à l’esthétique seventies, dansent Duke (Mark Dunham, hénaurme de stoïcisme), un flic un peu pourri sur les bords (il deale de l’herbe au kilo, menace les enfants et se tape des travelos graveleux dans des motels miteux), le mal nommé Sunshine, lui aussi vil représentant du désordre ambiant, Rough (Eric Judor, hallucinant en policier-producteur borgne — quel cumulard — à la recherche du hit euro dance…), Renato (sorte de François l’embrouille version US), qui braque la gent féminine pour qu’elle lui montre ses boobs, ou encore ce bon vieux Marilyn Manson (et sans maquillage, m’sieurs, dames) en ado victimaire.

Alors qu’ils exécutent tous leurs combines sans peine, tout s’écroule lorsque la dernière victime de Duke, laissée pour morte dans le coffre de sa voiture, se réveille d’entre les macchabées…

S’appelant simplement Wrong dans un premier long sorti en 2012 (avec déjà Judor et Little), puis, chapitre d’un court métrage (Manson et Burnham en sus), Wrong Cops souffre peut être de ce côté rafistolage amenant quelques pertes de rythme à certains moments (paradoxal dans un film bercé par une techno infernale…), seul petit bémol à apposer à cette joyeuse mélopée foutoir.

Bad Lieutenant

Esthétique hyper-léchée de la photo, ambiance hystérico-poisseuse, gros plans et ralentis tarentinesques, running gags qui fonctionnent (cf. la planque de l’herbe) ou pas (le moribond dans le coffre), le film fait perpétuellement le grand écart entre un autre Quentin, les Coen époque Fargo et les Monty Python, fait rire, grincer des dents, hésite continuellement entre rêves et cauchemars, américains, of course.

Toujours potache, jamais con, Dupieux balance les clins d’œil (B.O. techno omniprésente entièrement due à ses petites mimines, bah oui, Mister Oizo, c’est lui, caméo surréaliste de Rubber , fin buñuelienne) et, surtout s’(nous) amuse ; et, ça, ça fait un bien fou à l’heure où Kev’Adams bave sur les écrans…

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