critique &
création culturelle
Loca
Roulez amours !

La réalisatrice espagnole María Salgado Gispert présente son court-métrage Loca à la 20 e édition du Cinémamed, le festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles. Une rencontre hasardeuse grâce à des patins à roulettes, ça donne une réalisation de 15 minutes, une histoire légère et qui donne le sourire.

Durant le festival Cinémamed, différents prix ont été décernés. Le premier est le Prix du Jury Jeune , composé de six cinéphiles entre 18 et 26 ans. Il leur a été demandé de choisir quel court-métrage de fiction méritait, selon eux, de faire partie du palmarès 2020. Pour ce faire, ils ont débattu, un débat international puisque nos jurés viennent des 4 coins de la Méditerranée. Au terme de ces discussions, c’est Sameh Alaa qui remporte les 500€ du prix avec sa réalisation I am afraid to forget your face . Le public lui, a élu ex aequo deux court-métrages parmi les treize en jeu : Le bain d’Anissa Daoud et Maradona’s legs de Firas Khoury.

Si le film Loca de María Salgado Gispert n’a pas été élu, il est très loin d’être mauvais. Il a été représenté dans la thématique : « C’est bon pour le moral ». Et y a bel et bien sa place.

Sofía est technicienne de surface dans une école. Entre les enfants qui salissent tout après son passage et sa fille qui lui demande de l’argent, le livre-audio qu’elle écoute pendant le travail est son moyen d’évacuer les tensions. Ivan est lui professeur de roller, il donne cours aux élèves après leurs classes. Un jour, le cours doit être annulé, vient alors la rencontre. Pas le temps d’entendre son livre lui dire de se libérer, que Sofía se retrouve sur des patins. Elle rit, elle oublie ses coups de fils, profite et tombe aussi bien littéralement qu’amoureuse.

Festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles
  1. Loca Roulez amours !
  2. Being my mom de Jasmine Trinca 11 minutes de beauté
  3. Gloria Mundi Un cri de désespoir

Loca envoie des ondes positives, de l’espoir au public tant par son histoire que par le sourire des acteurs. Le court-métrage est à huit-clos dans l’école. On ne quitte pas le lieu de travail des deux protagonistes. Pourtant, on comprend malgré tout les différents soucis dans la vie de Sofía grâce à son téléphone. Elle reçoit des messages de sa fille, des appels de son agence d’intérim. À l’écran, les couloirs sont sombres comme l’humeur de Sofía au début du film. Et un puits de lumière vient de la cour intérieure où Ivan donne cours. Après leur rencontre, les couleurs sont plus claires, plus lumineuses, plus vives. Encore une fois, comme l’humeur de Sofía.

Loca est un court-métrage léger et positif. Par les personnages de Sofía et Ivan, María Salgado Gispert montre que des évènements inattendus peuvent arriver même dans les vies de monsieur et madame tout le monde. Elle montre que le hasard d’une rencontre peut tout changer à sa perception de la vie. Ivan et Sofía sont les deux seuls personnages adultes, travaillant tous deux dans une école. Peut-être est-ce être entourés d’enfants qui leur a donné ce grain de folie rendant tout possible ?

Même rédacteur·ice :

Loca

Réalisation de María Salgado Gispert
Avec Mercedes Castro , Gonzalo Ramos
Espagne, 2020
15 minutes

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