critique &
création culturelle
Du 9 en poésie !

Neuf ? C’est le nom de la nouvelle édition du fiEstival de poésie, organisé depuis 2007 par l’équipe des éditions maelstrÖm . Événement à la fois poétique et politique, il est devenu au fil des ans un rendez-vous culturel de premier plan pour cette Belgique, « terre de poètes ».

C’est dans la petite rue piétonne qui longe la place Jourdan que se situent le siège des éditions maelstrÖm et la librairie du même nom. L’endroit a de quoi séduire. De la poésie, évidemment, beaucoup, mais également des romans, des bandes dessinées et des booklegs . Le lieu est surtout propice à la lecture : on sort une table, des chaises, des livres. On s’installe, on interpelle le badaud. Un poète passe. On discute. À l’intérieur, un grand mur blanc accueille des expositions. Pas de doute, on est bien au cœur de l’événement, de la « ReEvolution », là où se crée une fois par an ce fiEstival de poésie.

Un fiEstival qui prend ses origines en 2007, le 17 mars précisément. L’époque était alors marquée par des contestations culturelles, par des esprits indépendants, d’où est née notamment la Foire du livre « off ». À l’initiative de la manifestation, on trouve un poète, David Giannoni, qui a appris la poésie autant avec Antonio Bertoli qu’avec les sans-abris dont il s’est occupé pendant plus de dix ans. Acteur du milieu poétique, il a l’esprit rassembleur nécessaire pour donner au fiEstival un vrai dynamisme. Empruntant sa thématique « Solo de Amor » à Alejandro Jodorowsky , cette première édition a déjà un esprit rassembleur et réunit ceux qui sont devenues par la suite les personnalités du milieu poétique d’aujourd’hui : Pierre Guéry, Sophie Buyse, Evrahim Baran, Olivier Dombret, Kenan Görgün, etc.

Neuf ans plus tard, le fiEstival est toujours là. Malgré les restrictions budgétaires, la crise économique, la crise culturelle. L’événement s’étend sur quatre jours et investit tous les genres, tous les lieux. On y retrouve ainsi : une « Rimbaud mobile » qui sillonnera les rues de Bruxelles le samedi après-midi, des performances poétiques en plein centre-ville, des Petits Matins de la poésie ou encore, une « méga slam-jam finale », le samedi soir, orchestrée par Milady Renoir et Andy Fierens. Mais au-delà de ces activités multiples et variées qui démontrent à elle seule la vitalité de la poésie contemporaine, ce qui marque incontestablement l’esprit du fiEstival, ce sont les poètes, une longue liste de poètes : Laurence Vielle, Vincent Tholomé, Hilde Keteleer, Dominique Massaut, Véronique Daine, Alexis Alvarez, Julie Remacle, Antoine Wauters, Anne Versailles et tant d’autres. Cette affluence est ainsi significative quant à la place qu’occupe un tel événement au sein du paysage culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Les raisons de ce succès sont très certainement à trouver dans l’esprit du fiEstival, « né d’une volonté de dédier une fête à la performance poétique, à la littérature, à la musique, né de la volonté de décloisonner les disciples artistiques » , ce qui est finalement un peu l’essence même de la poésie…On se donne rendez-vous dès jeudi prochain, au Senghor !

Relisez l’interview de David Giannoni réalisée par Phil RW pour Indications.

Même rédacteur·ice :

Maelström ReEvolution fiEstival no 9
Du jeudi 7 au dimanche 10 mai
Espace Senghor
1040 Bruxelles
http://www.fiestival.net/