critique &
création culturelle
Interview de l’été
Alexandre Plennevaux

Pratiquant et enseignant le webdesign, tous les lecteurs de Karoo connaissent Alexandre Plennevaux : c’est à lui que le site doit d’exister sous cette forme, et donc de vous offrir le plaisir de cette lecture !

Quelle serait la destination idéale pour vos vacances ?
Participer à des fouilles archéologiques sous-marine en Méditerranée !

Quel évènement culturel retenez-vous de la saison qui vient de s’écouler ?
Je ne sais pas si cela correspond chronologiquement, mais j’ai reçu une claque il y a deux mois en regardant « Les Combattants » de Thomas Cailley. J’ai cru comprendre que je ne suis pas le seul…

Quels sont vos projets pour la rentrée ?
À côté des projets « freelance » (dont le joyeux karoo.me ), je travaille sur un programme de recherche sur le daltonisme dans le cadre de mes activités d’enseignant à la HEAJ. ( http://colour-blindness.org ).
Je développe actuellement un petit projet personnel « That’s The Spirit ! » un site regroupant des citations que j’aime sous un format élégant et gracieux, qui fait honneur au(x) sens.
Enfin, je compte créer une petite école, la « dernière école du design », centrée sur le développement de projets personnels.

C’est à vous (Pixeline), que l’on doit le site Karoo : quelle est la spécificité de ce travail-là ?
De nombreuses études montrent une chute accélérée de notre capacité à rester attentif plus de quelques secondes. Dans ce contexte, il est particulièrement ambitieux de propulser une plateforme d’écriture liée à l’activité culturelle francophone et belge. Notre approche a donc été de permettre un vrai confort de lecture en évitant de surcharger l’interface avec des fonctionnalités de navigation et de recherche, qui sont néanmoins à la portée d’un clic sur le logo. Ainsi libéré, le contenu constitue l’essentiel de l’interface, ce qui favorise l’immersion du lecteur .
Par ailleurs, l’utilisation de visuels est efficace pour créer du rythme visuel et motiver l’acte de lecture. Nous avons donc programmé un algorithme qui, sur base des caractéristiques du contenu, agrémente l’écran d’objets graphiques génératifs et aléatoires, un peu à la manière de Jackson Pollock.

Vous êtes webdesigner depuis les débuts de l’internet, quelles ont été les principales évolutions de ce métier ?
Internet est comme la Pangée, un continent en constante transformation, ce qui est dû tant à l’avancée technologique qu’à la popularisation des sciences humaines et sociales.

Sur ces vingt premières années, je dirais que l’évolution principale dans la pratique du web designer est d’avoir glissé d’un corpus de règles issues du « prépresse » et de s’être constitué une pratique de conception visuelle et interactive basée sur une meilleure compréhension des spécificités du médium électronique connecté d’une part et de nos structures sociales et psychologiques d’autre part.

Quel livre emporterez-vous cet été en vacances ?
Il y a deux mois, j’avais entamé avec avidité Come as You Are de Emily Nagoski, sexologue américaine de renommée internationale, qui y fait le point sur ce que la science peut nous dire à propos de la sexualité féminine. Absorbé par les diverses dimensions de ma réalité, ma lecture s’est arrêtée nette à la page 45.
Vivement que je puisse m’y replonger, car bien qu’il soit écrit à l’attention des femmes, il offre une lecture captivante et très enrichissante, et diablement bien écrite.

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