critique &
création culturelle
Balade fantôme
dans les confins de l’univers avec L’Impératrice

En combinaisons spatiales, les membres du vaisseau de l’Impératrice ont fait arrêt au Botanique à Bruxelles, ce 6 mars 2020. Ils sont venus offrir à un public électrisé par les sons des synthés une musique qui semble venir d’une autre galaxie.

D’une musicalité rétrofuturiste, les mélodies de L’Impératrice ne nous semblent pourtant pas si lointaines : la planète de ces Frenchies danse au rythme d’un disco digne des seventies, rehaussé d’une touche de jazz-funk. C’est une vision désenchantée de la conquête spatiale qu’on retrouve dans leurs différents albums, celle des safaris lunaires et de la nostalgie des beautés mécaniques. Leur exubérance impériale avait déjà conquis le public belge aux Solidarités en août 2019 puis illuminé les Nuits Botanique en mai 2019, pour à nouveau combler soupirants et courtisanes. On se laissera charmer par leur décadence organique qui se traduit par une certaine sensualité, teintée d’une esthétique vaporeuse qui se partage entre rouge grenat et bleu cosmique.

© Carine Verbiest

Ensorcelés par l’ambiance intimiste de la salle de l’Orangerie du Botanique, les spectateurs de ce 6 mars 2020 rêvent encore de lumières chatoyantes et de sourires charmeurs. Leurs lèvres ont gardé le goût des paroles prononcées en choeur tandis que leur yeux brillent du souvenir d’une soirée en apesanteur. Ondes astrales et sonorités cristallines auront su agiter les corps transportés des terriens présents ce soir-là.

La galaxie musicale de L’Impératrice colonise la pop française depuis 2012, avec des premiers EP comme L’Impératrice et Sonate Pacifique . Au sein de l’équipage, on retrouve Charles de Boisseguin et Hagni Gwon aux claviers, David Gaugué à la basse, Achille Trocellier à la guitare électrique, Tom Daveau à la batterie et Flore Benguigui, qui rejoint leur exploration galactique en 2015 au chant. Leur dernier album, Matahari en 2018, complété par l’édition impériale en 2019, navigue entre paroles en français, traductions anglaises, remix et collaborations avec d’autres artistes.

Ayant signé chez le label indépendant microqlima , basé à Paris, L’Impératrice côtoie d’ autres étoiles de cette nébuleuse d’artistes français. On y retrouve entre autres le groupe Isaac Delusion, qui prête sa voix pour quelques morceaux (« Dreaming of You », « Sonate Pacifique » ou en remix du « Baron Rouge ») et Fils Cara, présent en première partie du concert de ce 6 mars 2020. L’Impératrice partage également sa couronne avec quelques autres artistes comme Lomepal pour un remix de « Là-Haut » ou avec le groupe australien Parcels pour un remix de « Séquences ». Ils quittent leur royaume européen avec une promesse, échappée du bout des lèvres de notre Impératrice : celle d’un nouvel album…

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