critique &
création culturelle
This is your song (109)
Corps Yseult

Une chanson, illustre ou inconnue, c'est le principe plus de cent fois renouvelé de This is your song .

Après un album assez peu remarqué à la suite de son passage à La Nouvelle Star, Yseult est revenue en force avec deux EP, Noir et Rouge . Elle communique librement sur le fait que ce premier album a largement été dicté par les exigences de la maison de disques de l’époque, en particulier en tant que jeune chanteuse noire, et que son retour marque un tournant dans sa carrière qui s’annonce donc sous le signe de la franchise et le dévoilement d’elle-même. Yseult se met à nu au sens figuré comme au sens propre – sur la pochette de Noir et dans le clip de « Corps » , notamment. Pas de fausse modestie, pas de grandes métaphores incompréhensibles, pas de cantonnement dans un genre unique.

Alors que ces deux derniers EP se distinguent avec un style assez spécifique qu’elle désigne elle-même comme de l’Y-Trap, la chanson « Corps » tranche avec un piano-voix très simple, qui met sa voix en valeur et porte le texte à l’avant-plan. Il s’agit à la fois d’un retour à son passé et de son point final pour entrer dans une nouvelle ère dont ce morceau a des accents de manifeste.

Cette chanson en particulier présente un texte d’une simplicité qui rend ses intentions très lisibles et dont il est facile de s’identifier. Alors que la chanteuse clame dans un autre morceau qu’elle « n’a plus rien à prouver » , « Corps » reste néanmoins une performance vocale qui montre ses capacités en tant qu’interprète autant qu’autrice.

Le corps nu sur le sol, j’me fais du mal depuis des années
La main sur les yeux, pas envie de la retirer
Y’a pas d'place pour les faibles, y'a pas d'place pour les regrets
Le cœur sur le sel, relève-toi, faut pas déconner

J’ai ces bruits dans ma tête et j’aimerais que ça cesse mais en vain
J’ouvre un peu les yeux, des couleurs, des photos me reviennent
Tous ces bruits dans ma tête, faut qu'ça cesse

Même rédacteur·ice :

Noir

Yseult
Naïve/Y.Y.Y., 2019
15’40 »

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