critique &
création culturelle
Interview de l’été
Caroline Donnelly

Caroline Donnelly est comédienne. Elle a travaillé pour le cinéma et au théâtre. Elle joue pour le moment dans un spectacle de Joël Pommerat, Cendrillon , qui a tourné un peu partout dans le monde. Rencontre avec la plus belge des Irlandaises.

Quel sera le livre que vous emporterez dans votre valise ?
Je crois que ce sera Bleu presque transparent de Ryu Murakami parce que je n’ai pas encore eu le temps de le lire. Je lis rarement en français. Mais la thématique sexe, drogue et violence m’attire, j’adore ces ambiances où tout est sur le fil. Sans doute parce que je serais incapable de vivre comme ça, donc j’ai l’impression de pouvoir le vivre à travers les films et les livres et ça m’excite… J’ai bien envie de lire un livre de poésie aussi de Simon Armitage, un Anglais. Il parle de choses très concrètes de la vie, les choses qu’il observe tous les jours dans la rue. Il s’est baladé à travers l’Angleterre en récitant ses poèmes pour les gens n’importe où et a vécu en passant le chapeau. Maintenant, il est professeur de poésie à Oxford, après une carrière de surveillant de prison.

Quel est le spectacle qui vous a marqué cette saison ?
Je n’ai pas vu beaucoup de spectacles cette saison à cause de la tournée. J’ai aimé les Sœurs Macaluso d’Emma Dante au Théâtre National parce que c’était simple. Tout le décor et les costumes rentrent dans une valise. Il y a une humanité : des rapports touchants et bruts entre les personnages, une histoire simple qui commence bien, qui évoque de belles journées d’été et puis tout change, comme la vie – tout peut basculer d’une minute à l’autre. Puis, ça parle de la mort aussi mais pas d’une manière déprimante. Les acteurs étaient super et j’ai adoré le travail d’ensemble, le groupe au service du récit, tout en ayant chacun sa place. Et puis c’est drôle. Cela fait du bien au spectateur car on se reconnaît. Je crois qu’on adore ça quand c’est drôle et émouvant en même temps. C’est le genre du théâtre que j’aime car on sent que l’écriture vient de choses très personnelles et d’une grande observation de l’autre et de ce qui touche.

Quels seront vos projets pour la rentrée ?
Je commence avec Cendrillon de Pommerat à l’île de la Réunion au mois de septembre et puis Taïwan. Puis je travaille en tant qu’œil extérieur avec la compagnie Kwapa, un spectacle pour enfants qui s’intitule Et moi , avec Isabelle Baivier et Sévrine Bernard. Et je suis dans un processus de création avec Loris Liberale. Pour l’instant, on est au stade de l’écriture et improvisation, donc on va développer à la rentrée.

Quelle serait votre destination vacances idéale ?
Mon jardin. La mer, pas la plage mais la vraie mer avec de grosses vagues qui font du bruit, et lorsqu’on regarde à l’intérieur de la vague, l’eau paraît noire… Je n’aime pas le camping dans les campings, plutôt dans des endroits sauvages, mais pas trop longtemps. Je ne trouve pas ça très drôle de devoir aller chercher de l’eau, je ne suis pas très organisée, donc je ne suis pas une bonne campeuse… et puis un vrai lit !

Quelle est votre définition du mot « vacances » ?
Les vacances, pour moi, c’est me retrouver hors de mon quotidien. J’adore la mer, la nature. Être libre, pas de contraintes du quotidien. Être avec les gens que j’aime, la famille, les amis. Décider les choses comme ça. Surtout ne rien planifier. Je déteste des vacances avec un programme. Faire quelque chose d’inattendu. Me nourrir, voir des musées. Me coucher très tard ou parfois très tôt. Rire, rire et rire. Faire du cheval… mais toujours près de l’eau, s’il fait chaud. Je ne supporte pas trop la chaleur.

Quel sera votre programme de l’été ?
Justement, au mois de juillet, je travaille avec la compagnie Kwapa. Je donnerai un stage à Woluculture à Wolubilis. Et puis, retrouver mes amis… flâner… aller aux fêtes de Gand, au cinéma.

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