Les lumières s’éteignent, la salle se tait. On n’entend rien, à part un léger bourdon.
Est-ce volontaire ? Est-ce que ça vient de dehors ?

L’attente se fait longue. Il fait noir et rien ne se passe. Toujours ce bourdon.

Des danseurs arrivent sur scène. Ils sont une petite dizaine au total à se relayer, par duo, trio, quatuor… Les mouvements sont hip-hop, la chorégraphie contemporaine.

Bruno Beltrão, le chorégraphe, privilégie le côté esthétique, et ça se voit. Les mouvements sont impeccables, cadencés, forts. Une fois passée la surprise de voir la troupe danser sans musique, on scrute. On observe chaque geste performé. Esthétiquement, c’est presque irréprochable.

Un petit bémol, pour moi... le message : j’ai eu beaucoup de mal à le percevoir, et je ne comprends toujours pas très bien l’intention derrière chaque choix. Que signifie cette guitare jouant des notes aléatoires vers la fin du spectacle ? Quels sont les rapports de force ? Bien sûr, le fait que le spectacle nous pose ces questions est intéressant, mais le fait de ne pas avoir beaucoup d’indices est frustrant.

Néanmoins, le machisme sur-affirmé et la sensation de puissance/domination qui en ressort peuvent ouvrir la voie aux réponses. Évidemment, cela peut déplaire dans sa symbolique, mais ne mettons peut-être pas le débat à ce niveau…

Les corps de danseurs sont couverts de sueur, ils s’alignent et saluent : c’est la fin. Plusieurs membres du public se lèvent, les applaudissements sont fournis. On en parle un peu avec les “collègues”, certains ont vraiment bien aimé, d’autres sont plus mitigés… Ce qui est sûr, c’est que le spectacle suscite des réactions. N’est-ce pas cela, l’essence de l’art ?

C’était ma première expérience du Kunstenfestivaldesarts, je ne pense pas que ce sera la dernière ! Même si tout dans ce spectacle ne m’a pas forcément convaincu, l’expérience n’en est pas moins enrichissante. Voir différentes performances artistiques, le tout sous forme festivalière… Ça a de quoi convaincre, non ? Moi, je le suis en tous cas !

Alexandre sur 'Inoah' de Bruno Beltrão / Grupo de Rua dans le cadre de Kunstenfestivaldesarts 2018.