Neuf personnages pullulent sur un plateau représentant une sorte de forêt onirique, à la fois réaliste – un camping y est fidèlement représenté – et futuriste – les arbres, des planches en bois disposées verticalement surgissent d’une plateforme contenant de la terre ; à l’arrière-scène, un fond nuageux, où des couleurs sombres et lumineuses se mêlant évoquent un ciel improbable. L’œuvre d’Ovide est représentée sur scène de façon physique : le spectacle débute avec la découverte du livre, la récupération de ses pages flottant dans l’eau. Personnages et scénographie vont dialoguer avec le contenu du texte. La lecture et les citations de certains passages vont déclencher des réactions, des mouvements et des paroles.

Et pourtant, même si ce classique est au centre du spectacle, le texte ne fonctionne pas comme un carcan, ou comme un modèle imposé dont on ne peut pas s’éloigner. Comme s’il s’agissait d’un cœur qui insuffle de la vie et anime un corps, les différents membres du spectacle vont se réveiller. La matière que propose le texte engendre alors d’autres textes contemporains, ainsi que des réponses humoristiques – des scènes quasi muettes – ou de l’ordre du mouvement et de la danse.