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Retour sur cette première saison littéraire de Karoo : quels sont les articles qui nous marqué ? Quels sont les romans que nos rédacteurs ont adorés ? Bref, bilan 2014 avant les fêtes, histoire de vous donner quelques dernières idées de cadeaux ?

Attention, surtout ne pas se prêter au jeu du best of. Plutôt faire pire : choisir en toute subjectivité cinq articles parmi les cent sept (107!) déjà publiés sur karoo.me. Dresser également une liste de dix romans à partir des coups de cœur des principaux rédacteurs de la saison. Forcément, ça part dans tous les sens et bien entendu, ça fera l’impasse sur quelques rayonnages d’excellents livres. Allez, c’est (re)parti !

Saul Karoo, un artiste de la soif

Comment ne pas entamer ce bilan 2014 des articles publiés sur Karoo sans rendre à Steve Tesich (et à Nicolas Marchal) ce qui lui appartient : non seulement le parrainage que nous lui imposons pour son plus grand plaisir (espérons-le), mais également l’un des plus formidables romans parus ces dernières années. Ajoutons que l’édition de Karoo au format poche en 2014 nous donnait encore une fois l’opportunité de répéter notre enthousiasme et notre dette

« Les éditions Monsieur Toussaint Louverture balancent, une fois de plus, un (très gros) pavé dans notre mare. On est trempé jusqu’aux os. Et on en redemande. Il a fallu quinze ans à Karoo, le roman posthume de Steve Tesich, pour traverser l’Atlantique, et quelques pages à peine au lecteur pour faire le trajet retour. »

Donald Ray Pollock paints it black

Mais la rubrique Livres de Karoo, c’est aussi un fonds hérité de la revue Indications : vous y trouverez en effet une quarantaine d’articles provenant de ces pages maternelles, car la plupart des rédacteurs ont prolongé avec enthousiasme leur collaboration d’Indications vers Karoo. En guise d’invitation à explorer les archives de notre site, voici ce que Jimmy Wodon nous disait à propos de le Diable, tout le temps de Donald Ray Pollock, en septembre 2012.

« Dans ce premier roman coup de poing d’une violence outrancière qu’il publie à cinquante-huit ans, Donald Ray Pollock nous entraîne de l’Ohio à la Virginie-Occidentale dans l’Amérique profonde, depuis l’immédiate après-Deuxième Guerre mondiale jusqu’au conflit vietnamien pour une balade au bout de l’enfer… Bienvenue chez les j’tés ! »

American way of life ?

Cette première année de Karoo a aussi été l’occasion de partager les débuts d’autres aventures éditoriales. On se souviendra surtout des éditions Tusitala, dont nous dressions un portrait dans Karoo n°1. Sur écran, c’était Martha Beullens qui partageait son enthousiasme pour ce magnifique Dandy de Richard Krawiec !

« L’envers du rêve américain dépeint par Richard Krawiec, c’est à la fois caustique et émouvant. En publiant ce magnifique Dandy, les jeunes éditions Tusitala font à nouveau preuve d’un choix éditorial très sûr. »

Le prix triennal de poésie à Serge Delaive : un prix, un poète

S’il est un auteur qui nous a accompagné pendant cette année inaugurale, c’est bien Serge Delaive. D’abord parce qu’on le lisait, on le suivait, on l’aimait d’entrée de jeu. Ensuite parce qu’il a eu le bon goût de confier à Karoo n°1 les bons soins d’une première publication. Et comme le ciel nous le rend parfois, amen, il a décroché cette année le prix triennal de poésie pour son recueil Art fraouche. Et qui d’autre que Gérald Purnelle pouvait en parler si bien à nos lecteurs ?

© Cécile Delaive et Sandra Focan.

« Depuis la fin des années 1920, l’institution d’État de notre pays — qui à l’époque ne s’appelait ni Communauté française de Belgique ni Fédération Wallonie-Bruxelles ! — décerne régulièrement plusieurs prix de littérature. Parmi ceux-ci, le plus prestigieux est certainement le prix quinquennal de littérature, qui récompense un auteur pour l’ensemble de son œuvre. Mais les autres ne sont pas négligeables, à commencer par les prix triennaux de poésie, de théâtre et de roman qui, eux, distinguent à chaque fois un ouvrage particulier. Le prix triennal de poésie 2014 vient d’être attribué à Serge Delaive. »

 

LANGUAGE IS A VIRUS, feuilleton désopilant autour de W. S. Burroughs par Vincent Tholomé

Entamé le 9 septembre sur les chapeaux de roue, « LANGUAGE IS A VIRUS, feuilleton désopilant autour de W. S. Burroughs » va compter onze épisodes, menés tambour battant par le un et unique Vincent Tholomé. Des chapeaux, des roues et des tambours, leur rencontre sur l’écran de Karoo, qui remplaçait au pied levé une table de dissection, fut belle comme un cut-up du grand Bill.

« Cette année William Seward Burroughs aurait eu cent ans. En février dernier, à la veille de cette date anniversaire, je me suis posé quelques questions, assez bêtes dans le fond : qui, de nos jours, lit encore William S. Burroughs ? Ses « routines », je veux dire ? Ses fictions ? Et surtout : pourquoi ? Pourquoi le lit-on ? Et puis ces questions corollaires : pourquoi lirait-on Burroughs ? Et : que sait-on encore de ses livres ? Qu’en a-t-on retenu ? »

 

Mais 2014, c’était aussi…

(Dans le désordre le plus total, mais que voulez-vous, les chiffres sont plus jolis que les tirets, les puces et les autres bébêtes typographiques.)

1. Nicolas Marchal, Agaves féroces (Aden)
2. Russell Banks, Lointain Souvenir de la peau (Actes Sud)
3. Laurent Demoulin, Ulysse Lumumba (Le Cormier)
4. Jonathan Coe, Expo 58 (Gallimard)
5. Steve Tesich, Price (Monsieur Toussaint Louverture)
6. Jean-François Billeter, Lichtenberg (Allia)
7. Jean Echenoz, Caprice de la reine (Minuit)
8. Malcolm Mackay, Ne reste plus que la violence (Liana Levi)
9. Caroline De Mulder, Bye Bye Elvis (Actes Sud)
10. Emmanuel Carrère, le Royaume (P.O.L.)

Et deux extras, parce qu’ils le valent tellement :

Steve Tesich, Karoo (Points)
Patrick Delperdange, Chants des gorges (Espace Nord)

 

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