Ainsi débute le récit, à la première personne et dans une temporalité toute particulière. Ce n’est pas un récit d’outre tombe mais l’histoire d’un garçon resté coincé dans les 10 premières années de sa vie ; un esprit simple et fragile, en prise avec lui-même et avec le monde qui l’entoure. C’est lui « la brebis galeuse », « la pomme pourrie », le fou. Voilà ce dont il s’agit : de la folie, telle qu’elle est vécue, telle qu’elle est perçue et telle qu’elle est traitée, en l’occurrence, « à l’asile électrique ».

Nicola raconte l’histoire de Nicola, un garçon né dans « les fabuleuses années 60 », une période révolutionnaire, une époque lumineuse mais qui pourtant n’a pas réussi à soigner sa peur du noir. Le texte original d’Ascanio Celestini a une portée sociale et politique, fondée sur l’oralité. Nicola est un conteur, il nous transmet son monde. Au rythme de sa folie, douce ou ombrageuse, il convoque les protagonistes de sa vie : sa grand-mère qui « boit » des oeufs tout chauds, Marinella et son rire, ses frères qui ne sont que des bêtes, un docteur et quelques martiens… Entre réalité et hallucinations, il recompose avec poésie le coeur d’un monde dont il est à la marge.