critique &
création culturelle
ROZA
Nouvelle venue sur la scène francophone

Au début de l’été 2020, ROZA a sorti son premier single, Coule Amour , poussée par le temps et la liberté de création du confinement du printemps. Les harmonies éthérées de cette première production ont fait leur chemin sur les ondes. Quelques mois plus tard, elle revient nous parler d’elle, de son histoire et de ses projets.

À tout juste 20 ans, la chanteuse belge ROZA a décidé de se consacrer entièrement à la musique, confortée dans son idée par la sortie de Coule Amour et le chemin que cette chanson a parcouru  et continue de parcourir, passant de Spotify aux ondes de la RTBF . ROZA fait indéniablement partie de ces nouveaux artistes qu’il vaut mieux tenir à l’oreille.

Plus jeune, ses parents l’ont inscrite à l’académie de musique, convaincus de l’importance et de l’impact de cette discipline dans le développement d’un enfant. Par la suite, lors d’un stage avec l’AKDT1 , ROZA a pu expérimenter l’improvisation en chant jazz. « Ce n’était pas facile de me lâcher au début, puis j’ai eu un déclic et j’ai eu envie d’improviser mes mélodies ». L’année d’après, elle suit un stage d’écriture et rencontre Adrien, un musicien qui désormais l’accompagne sur scène et qui, surtout, l’encourage à se lancer. Son amie Bini l’invite à faire sa première partie sur des scènes liégeoises, et ROZA entame presque deux ans de concerts.

Puis est arrivé mars 2020. « Avec le confinement, j’ai pris le temps de me créer une présence en ligne, d’écrire de bons arrangements et de les enregistrer. Ma naissance professionnelle a eu lieu en juin ». ROZA s’enregistre des notes vocales pour des idées de mélodies ou note des textes en vrac. « Il faut parfois un an pour que tout colle », précise-t-elle. « Il suffit d’un élément déclencheur ». Ce sont les mélodies et l’histoire qu’elles portent qui viennent en premier à la jeune femme. Elle me parle de couleurs, d’émotions, comment les éléments s’imbriquent pour se fixer en chansons.

Si j’ai voulu vous parler d’elle, c’est parce que je la connais depuis quelques années, suivant discrètement son évolution avec les vidéos qu’elle postait sur Facebook. J’ai été agréablement surprise de la maturité musicale de son premier single. « Coule Amour n’était destiné qu’à mes amis et à mes proches pour leur offrir un peu d’air pendant le confinement, mais j’ai trouvé plus intéressant sur le long terme de prendre le temps de peaufiner la chanson pour pouvoir la mettre sur les plateformes de streaming comme Spotify ». Considérant la portée qu’a eu la diffusion de cette première chanson pro autoproduite, plus besoin de passer par une maison de disque ou un gros studio pour accéder à l’industrie musicale pour s’assurer une visibilité certaine. Coule Amour a pu ainsi être entendue sur plusieurs radios, dont Fip, une radio française. Et surtout, ses créations lui ont valu d’être parmi les 20 groupes sélectionnés pour le concours organisé par l’ASBL Court-Circuit, sur 340 participants. Cette ASBL, active depuis 1992, s’occupe d’organiser des concerts sur les « petites scènes » de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle se charge d’accompagner de nouveaux artistes vers la scène et en fait leur promotion. Le Concours Circuit sert de tremplin pour les musiques alternatives et les sonorités nouvelles. « Je n’ai pas été prise pour l’étape suivante, mais j’ai été très surprise de concourir contre des gros groupes. C’était très gratifiant et cool d’arriver jusque-là ».

« Musiques alternatives », « sonorités nouvelles »… Difficile de trouver un style, des cases dans lesquelles elle pourrait tomber tant sa musique est originale et pleine de fraîcheur. « L’ambiance folk est fort présente avec l’association guitare-voix, mais j’utilise aussi d’autres instruments plus originaux. Par contre, je n’aime pas le terme de world music , car il englobe juste tout ce qui n’est pas occidental ». La chanteuse s’inspire de l’électro-jazz, des artistes comme GoGo Penguin, Tigran Hamasyan, Nils Frahm ou encore Melanie De Biasio. Sans trop en écouter, ROZA se tient informée sur les artistes de variété française, plus par curiosité que par affinité auditive.

Pendant l’été, la jeune femme a enregistré, mixé et masterisé trois chansons et commencé le clip de son prochain single, qui lui prend plus de temps que le précédent car elle a décidé de faire elle-même les dessins qui serviront à l’animation numérique. « Je voudrais sortir un album d’une petite dizaine de chansons pour septembre 2021, mais il y a un gros travail de pré production avant de pouvoir retourner en studio perfectionner le tout ». Après l’album et quand cela sera redevenu possible, ROZA espère pouvoir faire des tournées dans des petites salles. Faire un grand voyage avec ses amis. Que les gens profitent d’un moment de musique qui à la fois leur fera du bien, et les questionnera aussi. Elle veut donner de la force aux gens dans un siècle rempli d’insécurités. L’injustice sociale, l’injustice climatique et plus globalement l’avenir de la planète la révoltent. La violence de l’indifférence face aux grands défis du XXIème siècle, tels que l’exploitation des humains et de la terre. « Je veux faire passer des idées. Certaines de mes chansons sont plus personnelles et parlent des difficultés de la vie par les temps qui courent, mais d’autres invitent les gens à entrer en résistance ».

ROZA saura fédérer son public autour de ses engagements sociaux et climatiques, puisqu’ils sont portés par des mélodies atypiques, pleines d’émotions et d’un talent qui nous promet beaucoup de plaisir musical.

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