Avis aux amateurs d’histoires audio, de musiques qui font danser, de voyages et de rencontres avec le diable : Chloé Despax vous embarque en Équateur à la rencontre des légendes du peuple noir de la vallée du Chota.
Le roi de la bomba, c’est Davilara ! Dans la Vallée du Chota en Équateur, tout le monde est d’accord : le talent de ce grand percussionniste est sans égal. Mais un jour, le Diable en personne vient le défier…
Voilà comment Chloé Despax présente sa fiction radiophonique jeunesse Au rythme endiablé de la bomba 1 , créée en 2019. Cette fiction radiophonique est une adaptation du livre A ritmo endiablado de bomba de Alice Bossut et Marco Chamorro, paru en Équateur en 2016. Chloé Despax a d’ailleurs remporté la médaille d’or des New York Festival Radio Awards 2020 dans la catégorie Best Audio Book – Children’s pour sa création.
Pendant une vingtaine de minutes, l’auditeur est emporté sur les collines de la vallée du Chota, sur les traces de José David Lara Borka, surnommé Davilara, un musicien équatorien qui vécut au XX e siècle. Il était alors considéré comme une légende vivante de la bomba, une sorte de tambour qui accompagne d’autres instruments et chants. Cela dit, la bomba c’est aussi un genre musical basé sur les percussions et une danse originaires de Porto Rico. Développée au XVIIe siècle, la bomba permettait aux esclaves africains de vivre leur spiritualité sans craindre de réprimandes de la part des propriétaires d’exploitations. Les textes, improvisés, racontent la vie de la communauté, accompagnés par les danseurs.
J’aime particulièrement découvrir des musiques et des contes issus d’autres cultures que la mienne ; Au rythme endiablé de la bomba permet non seulement de jeter une oreille dans la tradition orale hispano-américaine, mais offre aussi aux auditeurs un dépaysement bien nécessaire depuis qu’on est moins libres de voyager. Ce dépaysement est renforcé par l’emploi de l’espagnol pour certains dialogues, et notamment la voix de Davilara. Grâce à l’excellent design sonore et au très bon choix des acteurs et des voix, on se retrouve presque hypnotisé par la musique de Davilara, qu’on soit en train de cuisiner ou de se détendre sur le canapé.
L’histoire (disponible en podcast) est à écouter à partir de cinq ans et sa version CD plaira aussi aux adultes qui, comme moi, ont dû aller chercher leur baladeur CD, y insérer des piles puis le disque, réveillant probablement des souvenirs de longs voyages en voiture peut-être pas rythmés par la bomba, mais par des dizaines d’histoires et de voix.