critique &
création culturelle
Raissa Alingabo Yowali Mbilo
Je me réveille tous les matins comme le gosse qui dit « Quand je serai grand, je serai… ». Et je provoque la suite de l’histoire. Je ne serai probablement jamais astronaute, ni même pharaon ou encore espion et je n’ai pas de machine temporelle. Alors je vais au théâtre et au cinéma ou je fais du monocycle en portant une attention particulière aux chaussettes que j’enfile, tous les jours. J’aime l’amour heureux, la bonne compagnie, la solitude choisie et sereine, la bienveillance, le soleil et la poésie. Rien de plus simple et de plus niais sûrement mais tellement vrai. J’aime gribouiller des mots ou des bateaux comme celui gravé sur ma côte droite par un artiste montois. Ou j’en fais avec les papiers brouillon du bureau quand je rêvasse. Pour moi, l’« Art » (bruit d’orgues s’il vous plaît) est à la portée de toutes les personnes capables d’utiliser leurs sens, leurs émotions, et surtout, de les écouter. Ce n’est pas un truc snob ou inaccessible, du moins, ça ne devrait pas l’être. Lorsqu’il a reçu le prix Nobel, Camus a dit dans un discours humble et magnifique qui me percutait encore ce matin : « L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes ». Tout le monde est légitime d’aller voir une pièce, une musique, un film, une exposition, un livre et d’en parler comme si c’était la plus belle chose à partager. Alors servons-nous.
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