D’abord, il faut les citer. Ces figures, ces femmes, ces corps souffrants, ces esprits torturés. Chronologiquement, telles qu’elles apparaissent dans le livre, encloses chacune en un chapitre-destinée.

Emily Dickinson (1830-1886), Else Lasker-Schüller (1869-1945), Renée Vivien (1877-1909), Nelly Sachs (1891-1970), Marina Tsvetaïeva (1892-1941), Edith Södergran (1892-1923), Milena Jesenskà (1896-1944), Annemarie Schwarzenbach (1908-1942), Unica Zürn (1916-1970), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Sylvia Plath (1932-1963).

« You got to burn to shine » , écrivait le poète John Giorno, et il savait de quoi il parlait. L’écriture est-elle pour autant toujours une malédiction ? J’ai tendance à penser que les affirmations lestées de l’adverbe toujours sont presque toujours fausses.

La lecture — salubre et hautement conseillée — des Marcheuses au bord du gouffre (titre vertigineux !) nous en ferait douter. Et c’est tant mieux.