Songs To Play (2015). Derrière le réjouissant ascétisme du titre se cache une collection de chansons sensibles et maîtrisées, à l’orchestration soignée et souvent dépouillée, interprétées par Robert Forster, ex- Go-Betweens 1 . Parmi celles-ci, I Love Myself And I Always Have .

D’une voix heureusement limitée – which hits less notes than Lou Reed on a less than perfect day , résume brillamment un journaliste du Guardian –, Forster nous offre avec I Love Myself une magnifique litanie ironique sur l’amour de soi. Au meilleur de sa forme, il est lapidaire, cinglant, parfois énigmatique dans son aveu de vraie fausse maîtrise.

L’amorce à la guitare ne laisse guère place au doute. Les notes sont égrenées quatre fois, dans leur dérisoire simplicité. Puis viennent quelques accords pour lancer la machine. Et c’est parti : Voilà, nous dit Forster, comment je m’aime depuis toujours.

La musique s’épanouit – la section rythmique s’emballe avec élégance. Plus tard viendront de précises et harmonieuses interventions à la guitare électrique.

Les notes obsédantes soutenant la phrase-titre et presque toute la chanson, nous martèlent délicatement le crâne, tandis que notre homme distille ses failles – What I could and couldn’t do / What I could and couldn’t achieve / A lap of honor the time to leave… – avant de se reprendre : I march to my own beat / With a banner in the street .

Superbe songwriter en fragile équilibre, Robert Forster emporte le morceau… qui s’achève sur quelques mesures folk enlevées en fade out . On l’aime, voudrait-on dire, on l’a toujours aimé.

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