Voici le portrait d’un appel longue distance longtemps laissé manqué. Celui d’une quête généalogique, de souvenirs à reconstituer.

Au fil des images tramées où les regards se dédoublent et se superposent, les fragments de visages témoignent d’un héritage en exil. Les pièces rapportées révèlent le déchirement intérieur d’enfants arrachés à leur terre et à ses traditions, entrecoupées, qui coagulent, photocollées.

L’épicanthus, surface visible d’origines ancestrales multiples, devient le symbole de destinées familiales dont la mémoire est collectivement assemblée, puis reconstruite. Comme tout collage, « les cicatrices de cette violence d'origine dont il est (t)issu [sont] encore vives 1 ». Entre métissage et Vietnam embrumé, « extraits d’espaces et de temps 2 » sont suturés, au sens propre comme au figuré.