Des poèmes, des suites de fictions, des fragments, des descriptions, des sensations sont renfermés dans Déchitectures , le recueil premier de Denis Pepic que font paraître le Boustographe et le Comptoir. Lui, qui est presque polyglotte, s’adonne à un jeu avec la langue française dans laquelle peut se perdre un lecteur qui n’est pas familier avec la poésie contemporaine.
Avec ce premier recueil, Denis Pepic plonge le lecteur là où les conventions sont obsolètes ou tout simplement, ailleurs mais au XXIe siècle.
Tantôt soutenu, tantôt familier et parfois même vulgaire, le langage utilisé par le poète s’habille de plusieurs styles qui sont parfois susceptibles de ne pas sembler naturel « […] eux se marrent / au taf racontent / leurs vies dantesques / mon falzar / me forme le zob / dans le vestiaire ».
Les poèmes sont découpés et se terminent parfois par une phrase qui ne l’est pas : « […] et des gens biens / qui cherchent des vies / dans des livres en bois / L’un deux que j’ouvre à la page. » S’il y a une suite, elle peut se lire une fois la page tournée, dans un autre poème qui peut ne compter que quatre vers. Le lecteur qui n’est pas familier avec la poésie contemporaine peut être déconcerté face à l’absence de normes.
De plus, le sens en tant que tel n’est pas toujours donné mais « Les déchitectures sont des fictions / qui se noient dans l’architecture / des conventions sociales. / Elles conviennent du sens avec l’image que l’on se donne ». C’est donc à celui qui plonge dans l’imaginaire du recueil de faire preuve d’inventivité ou d’accepter que, parfois, les choses ne se comprennent pas mais se ressentent juste. S’écrivent ensuite et se lisent enfin.