Europe, ten points
Slovénie, Hongrie, Allemagne, Romanie, République tchèque, Bulgarie, etc. Au total les œuvres vidéo de vingt-quatre pays défileront à Eurovidéo 2015 , le festival des jeunes artistes vidéo européens. La manifestation aura lieu les 17, 18 et 19 mars à 20 heures au Théâtre de Liège. L’entrée est gratuite et les soirées promettent d’être haute en couleurs. Karoo a rencontré Fanny Pluymers , coordinatrice du projet.
Quelle est l’impulsion qui sous-tend la création de ce festival vidéo ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de le mettre sur pied ?
Vidéographie1
a pour habitude d’organiser chaque printemps un événement en s’alliant avec d’autres partenaires. Ici, le contexte est celui de Mons 2015. Nous avons voulu mettre en évidence les productions de jeunes réalisateurs vidéo, tous de moins de trente ans, en provenance de toute l’Europe.
La manifestation, qui est en fait un Café Europa2
, est un peu l’Eurovision de la vidéo, avec des duplex vidéo en Allemagne, en Espagne et en Bosnie-Herzégovine. L’ambition est de s’allier avec des partenaires de chaque pays afin de donner une ampleur plus large à la compétition, une ampleur vraiment européenne, tout en permettant, en alternance avec les projections, de susciter débats et discussions. En effet, le programme de chacune des trois soirées est composé de projections, suivies de cartes blanches de différents intervenants étrangers.
Les concours vidéo attirent-ils beaucoup de candidats — et notamment des jeunes talents pas ou peu reconnus ?
Nous avons reçu des dizaines de candidatures, de partout sur le continent et depuis les pays candidats à l’Europe. En tout, cent trente vidéos. Nous avions des critères techniques de sélection (moins de dix minutes), mais aussi d’autres, qui touchent notamment à l’âge du réalisateur (moins de trente ans) et à son origine (européenne). Mais ce n’était pas suffisant pour faire le tri.
Nous avons gardé les vidéos s’inscrivant dans la mission générale de Vidéographie, qui est de lier le nouveau et l’ancien, l’innovant et l’archive. Nous avons aussi gardé tout ce qui était prometteur du point de vue de la forme. Enfin, par respect pour l’esprit de l’émission d’origine de la RTBF
Vidéographie
, notre président Robert Stéphane a souhaité que nous reprenions une série de vidéos engagées, militantes, visant clairement à faire de l’anti-télé.
Comment avez-vous organisé votre programme ? Cela n’a pas dû être facile de mettre de l’ordre dans cet ensemble de films, tous à la fois très proches et très différents.
La programmation a été un gros boulot. Mais nous sommes satisfaits du résultat puisque nous avons réussi à varier les rythmes et les sujets, en alternant des vidéos qui amènent plutôt le spectateur à une forme de contemplation, avec des vidéos plus engageantes, plus intenses. Nous avons aussi souhaité conserver l’aspect hétéroclite des vidéos. Après tout, ces réalisateurs viennent de tous les horizons, ils ont chacun leur style (certains jouissent déjà d’une certaine reconnaissance dans leur pays), et cela contribue finalement à ce qu’est l’Europe : une mosaïque de diversité.
Sans trop nous en dire, quels seront les grands thèmes abordés ?
Je ne veux pas
spoiler
! Les vidéos sont relativement courtes, elles se laissent regarder toutes seules… Comme elles ne durent que quelques minutes chacune, on a fait en sorte qu’elles soient compréhensibles pour les spectateurs, sans aucune contextualisation. On voit parfois la guerre, la mondialisation, l’immigration, de la danse contemporaine, etc. Certaines sont vraiment très amusantes, d’autres donnent à réfléchir. On a aussi varié les rythmes, histoire de garantir une soirée haute en couleur pour nos spectateurs d’ici et d’ailleurs.
Le but est de récompenser ces artistes par différents prix (prix du public, de l’innovation, etc.) qui leur donnent un petit coup de pouce financier pour se lancer, mais surtout qui leur donnent de la visibilité durant le festival. Il y aura de nombreux experts du domaine de la vidéo, et comme le concours sera projeté dans plusieurs pays d’Europe, on espère qu’il y aura des retombées pour les candidats.
Une petite anecdote pour conclure ?
Oui ! Dans les candidatures, on a reçu une vidéo (malheureusement trop longue) vraiment hilarante d’une jeune fille qui a remonté des vidéos trouvées sur Youtube portant toutes sur un même sujet : les fillettes américaines dont les parents essayent de faire des stars. Un peu comme Maddie Ziegler, mais au stade où l’on enregistre ces gosses dans leur salon, en train de se présenter comme la star de demain. C’était mal filmé, pas toujours mauvais, mais en même temps complètement grotesque.
Rendez-vous donc ces 17,18 et 19 mars au Théâtre de Liège, à 20 heures tapantes, pour se régaler de ce vaste buffet vidéographique.
Et surtout, venez élire la meilleure vidéo et décerner le prix du Public !
Informations complémentaires sur
la page Facebook de l’événement