Hurler sous la lune de Mathias Varenne était joué du 22 au 29 mai à l’L ASBL dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts. Une forme d’une heure trente au cœur de laquelle on s’installe comme dans un conte et on se perd comme dans un labyrinthe onirique.
Pas de chaises, pas de bancs, mais des coussins noirs avec des taches d’eau de javel tout autour du plateau. Tout est fait pour s’installer confortablement, perdre le contrôle, s’endormir… Un dispositif de bon augure pour moi qui adore m’assoupir au théâtre, en salle. Nous ne sommes pas tous d’accord sur la question, mais j’ai toujours trouvé grandement d’agréable de perdre le contrôle de l’expérience spectaculaire au point de perdre le fil et moi-même, et j’ai également toujours adoré me réveiller et reprendre là où mes yeux acceptent de se ré-ouvrir avec la frustration d’avoir raté quelque chose, mais avec le challenge intérieur de remettre les pièces du puzzle à leur « juste place » (du moins dans mon esprit). Alors c’est vrai, lorsque mes comparses du public se couchent sur mes pieds, s’installent comme dans leur salon et allongent leurs longues jambes pour « se mettre » à l’aise, ça me plait…
Dans les éléments invitant moins au sommeil, je signale mille objets technologiques disséminés dans l’espace, tout autour de nous dans le public, et plus précisément : des caméras, des appareils photo numériques aux quatre coins du plateau, un ordinateur sur le plateau, une estrade côté cour avec ce qui semble être, pour une profane telle que moi, de nombreux boutons, mais aussi plus sobrement des micros… Puis au milieu de l’espace, cet « espèce de » photophore en forme de tour… Autant dire qu’à l’aurore du spectacle, ma curiosité, contrairement à mon corps, déjà engourdi, est en éveil.