LANGUAGE IS A VIRUS
Dans les essais de WSB, recueils d’articles rédigés dans les années 1970 pour le magazine Esquire, un mot assez inattendu revient à plusieurs reprises : « efficace ». Comparant deux romanciers, B juge l’un plus « efficace » que l’autre. Ailleurs, B soutient que l’écriture maya, alliant dessins et syllabisme, serait plus « efficace » que la nôtre. Ailleurs encore, B prône le fait qu’une écriture se doit d’être « efficace »…
Mais qu’est-ce qu’une écriture « efficace » pour un écrivain dont, c’est le moins qu’on puisse dire, les romans sont difficiles d’accès ? De nos jours, on dit d’une écriture qu’elle est efficace si, d’emblée, elle emporte notre adhésion. Nous transporte, sans effort, illico presto, dans les méandres d’une fiction, dans le labyrinthe complexe de la psychologie d’un personnage. B entendait-il par « efficace » la même chose que nous ? La capacité d’une écriture à nous emporter ?