Le Ministre des Poubelles nous emmène à Kinshasa à la rencontre d’un artiste qui transforme les déchets en œuvres d’art, supports à la réflexion politique et à l’évasion dans une société toujours instable.
L’homme moderne jette tout. Notre XXI e siècle naissant est caractérisé par le rejet. Est-ce que tout ce qu’on jette est vraiment jetable ?
L’artiste kinois Emmanuel Botalatala a fait de cette réflexion son inspiration artistique et sa raison d’exister. Chaque déchet collecté, et dieu sait ce que Kinshasa en compte, qui passe dans les mains de cet homme de soixante-quatre ans va compléter l’un de ses tableaux. Outre leur dimension artistique, les œuvres d’Emmanuel Botalatala, qui s’est lui-même baptisé le ministre des poubelles, ont pour ambition d’interpeller ses concitoyens sur des enjeux comme la corruption politique, l’exploitation des ressources du pays par les anciennes puissances coloniales ou encore la question environnementale. Le journaliste et documentariste belge Quentin Noirfalisse, fin connaisseur de la République démocratique du Congo, a suivi durant un mois cet artiste aussi créatif que tourmenté au cœur de son QG, un quartier populaire de Kinshasa. Le Ministre des Poubelles dresse le portrait de cet artiste et éveilleur de conscience, et en creux, celui d’une ville qui, empêtrée dans l’instabilité politique, rit et survit.