Moaning Cities
En seulement deux ans et demi d'existence, ils ont connu une ascension non-stop avec un son de qualité et des textes qui tapent fort. À l'heure de la crise du disque, ils décident d'éditer leur premier album en vinyle. Avec Moaning Cities, le rock pysché a encore de belles heures devant lui.
L’histoire des Moaning Cities ressemble à l'une de ces success stories qui font les belles heures de la musique. Fin 2011, trois musiciens férus de rock se retrouvent autour d’un projet. Il y a d’abord Valérian au chant et à la guitare, Bertrand à la guitare et l’harmonica, Grégory à la batterie. Ils seront vite rejoints par Juliette, la soeur de Valérian, à la basse, et Tim, sonneur d’instruments bizarres en tous genres (sitar et saz, notamment).
À partir de là, tout va aller très vite. L’année 2012 est marquée par l’installation et des premières. Un premier clip voit le jour dès janvier. En septembre, ils présentent un premier EP éponyme fortement marqué par le rock’n’roll sauce psyché. Un style qui s’inscrit bien dans la logique de l’édition de cet EP sur vinyle, limitée à trois cents exemplaires et malheureusement déjà écoulé.
En 2013, c’est l’année des concerts, dont un premier live au Botanique en septembre, à l’occasion des quinze ans de la SMArt. Timides mais efficaces, ils testent de nouveaux morceaux fraîchement enregistrés en direct, un avant-goût du premier album qui se prépare.
Le 15 février 2014, les Moaning Cities revenaient au Bota pour lancer officiellement Pathways Through The Sail . La salle comble est venue juste pour eux. Ils lancent le show avec une vidéo névrotique emplie de visions cauchemardesques. Une allusion à ce monde de dingue dans lequel nous vivons, la nostalgie aussi d'une époque qu’ils n’ont pas vécue. Ce grand concert ne sera certes pas leur meilleur (ils reviennent lessivés d’une tournée en France de cinq dates sur six jours), mais ils jouent du coup avec une énergie particulière et l’envie de tout donner en live. Une énergie qui parcourt tout l’album : on a voulu sortir un album assez rapidement pour voir ce que ça valait , annonçait Juliette à la sortie du concert au Bota.
Ce premier album s’inscrit dans la continuité psyché, certes, mais il se veut aussi plus dark et désenchanté. En témoigne la pochette illustrée par un test de Rorschach, à mi-chemin entre la psychanalyse et l’art conceptuel. Les paroles veulent, elles aussi, en découdre avec une société malade. Valérian s’explique :
Mes textes tirent leur essence d'observations et de réflexions sur ce qui nous entoure, ce qu'on vit, les frustrations, les contrastes exacerbés visibles partout, à tous les niveaux, la tendance de l'homme à créer les conditions de sa souffrance ou de son bonheur en permanence, le besoin de domination, le mensonge, la mort. Par exemple, Bread & Games fait allusion à cette vieille méthode de gouvernement des masses par le pain et les jeux. C'est une façon imagée d'exprimer le sentiment que l'Histoire se répète et que certaines choses ne changent pas, à travers les époque et les bonds technologiques. D'autres textes comme Shipbreakers ou Easter relèvent de la dénonciation.
Une grogne qui s’exprime aussi par un rock’n’roll bien lourd, des guitares pesantes et une oscillation déjà connue entre les riffs de Blues et les sons orientaux proposés par Tim. La production est volontairement crade et la voix pleine de réverb’ , un hommage à toute cette musique qui traverse les décennies depuis les années '60. Le choix d’enregistrer onze morceaux, tous ensemble enfermés dans la même pièce pendant 8 jours, s’inscrit dans une démarche qui semble désormais révolue pour beaucoup. Tout ici est analogique et fait maison, comme l'explique Valérian :
On a dans le groupe de bons geeks , et donc des effets, guitares et amplis... En première position, Bertrand qui fabrique des pédales d'effets et qui s'est aussi fabriqué une guitare modèle Telecaster de A à Z, rien que ça.
Comme pour leur EP, une version vinyle est enfin disponible pour cet album, afin de retransmettre au mieux ce son très sixties . Vous le trouverez chez tous les bons disquaires, mais comme il en reste peu, vous pouvez également le télécharger ou le commander via leur site : moaningcities.com
Les Moaning Cities seront en concert au MAD Café (Liège) le 18 mars, au Beating Sunday (Maison des Cultures de St-Gilles) le 23 mars et le 18 mai au VK (en première partie des Radio Moscow).