critique &
création culturelle
Interview de l’été
Stéphan Samyn

Stéphan Samyn est photographe et vidéographe. En 2007, il rejoint l’organisation du collectif vidéo Kino(b), cellule belge du mouvement international de cinéma Kino qui lui apportera de nouveaux acquis et savoir-faire, notamment en organisation d’événements et en animation de workshops et d’ateliers vidéo.

Stéphan Samyn est photographe et vidéographe. En 2007, il rejoint l’organisation du collectif vidéo Kino(b), cellule belge du mouvement international de cinéma Kino qui lui apportera de nouveaux acquis et savoir-faire, notamment en organisation d’événements et en animation de workshops et d’ateliers vidéo.

Quel livre emporterez-vous cet été en vacances ?
La Possibilité d’une île de Michel Houellebecq.

Quel événement culturel retenez-vous de la saison qui vient de s’écouler ?
Certains points ne sont pas de la dernière saison « automne-hiver» mais sont récents (moins d’un an) et les premiers qui me viennent à l’esprit sont :
Spectacle : Didier Super pas du tout en concert.
Film : The Grand Budapest Hotel , de Wes Anderson.
Album : Traditori Di Tutti , de Calibro 35.
Expo : Bill Viola au Grand Palais (Paris).

Quels sont vos projets pour la rentrée ?
La préparation d’une exposition de mes photographies et l’organisation de la troisième édition du KINODOK, un Kino Kabaret dédié au documentaire en partenariat avec le festival Filmer à tout prix.

Quelle serait votre destination de vacances idéale ?
Une destination de vacance « idéale », c’est très subjectif. Cela dépend des envies, des opportunités du moment et de beaucoup d’autres choses. Je préfèrerais parler de « moyen de voyager ». J’aime prendre le temps de voir le paysage défiler, de voir le décor qui change progressivement et de me perdre dans mes pensées. Ainsi, le train est l’un de mes moyens de transport favori. De plus, je le trouve particulièrement cinématographique.

Comment résumeriez-vous la philosophie Kino Kabaret ?
Un Kino Kabaret est un espace de création audiovisuelle axé autour de la rencontre, l’échange et le partage des techniques et des savoir-faire. C’est aussi un lieu d’expérimentation où chacun, amateur comme professionnel, peut réaliser un film sans autres contraintes que le temps et les moyens disponibles. Peu importe le résultat, l’important est de faire, comme le dit le proverbe Kino : « Faire bien avec rien, faire mieux avec peu, mais le faire maintenant ! » Cela donne des films très variés et parfois totalement inattendus, voire des ovnis (objets vidéo non-identifiés).
Nous y apprendrons vite qu’il est possible de réaliser des mauvais films avec beaucoup de moyens, comme il est possible de réaliser des perles avec trois fois rien. Pour certains, le processus de création du film aura un impact plus important que le film lui-même, car ils auront appris beaucoup et/ou rencontré de nouvelles amitiés. Quel qu’en soit le résultat, nous pourrons toujours dire « Dat is Kino » (ça, c’est Kino), un autre proverbe du mouvement qui grosso modo signifie « C’est la vie » !

C’est cult , nouvelle émission et agenda culturel « décalé » de la RTBF, vise à décomplexer la culture pour le grand public. Quel est votre avis sur cette vulgarisation (dans tous les sens du terme) et la place qu’occupe la culture dans l’espace médiatique francophone (télé, radios, magazines…) ?
L’émission C’est cult donne un aperçu rapide de l’un ou l’autre événement culturel susceptible de nous intéresser. Deux personnages : le rigolo « idiot » de service auquel « monsieur tout le monde » peut éventuellement s’identifier et l’autre plus sérieux, qui nous parle concrètement de l’événement. Dans le style et la dynamique, on sent clairement l’influence de Canal +.
C’est pas mal et à première vue ça marche bien. Cela dit, je trouve que l’émission pourrait aller plus en profondeur dans la découverte de l’événement présenté, quelques secondes et quelques images en plus ne seraient pas de trop. La balance entre « on déconne » et « on en parle sérieusement » est peut-être un peu déséquilibrée. La vulgarisation, c’est bien, mais avec modération et surtout de la subtilité.
Concernant la place qu’occupe la culture dans les médias, je pense qu’elle est encore trop restreinte à ce qui est un minimum connu, renommé ou populaire. Le milieu alternatif foisonne de belles choses, particulièrement en Belgique, mais on en parle peu (voire pas du tout) dans les médias de masse.

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