Cet été, Aylin Manço nous guide dans la jungle des séries animées. Objectif : faire le tri parmi la multitude de propositions. Épisode trois, Gravity Falls.

L’été de leurs douze ans, Mabel et Dipper sont envoyés dans la bourgade de Gravity Falls, Oregon, sous la tutelle de leur grand-oncle Stan. Ce dernier tient une boutique de curiosités, un attrape-touristes conçu pour divertir les familles qui passent par là.

Si les curiosités du magasin de Stan sont des arnaques, Dipper découvre qu’il y a des choses très réelles et très bizarres qui se trament dans les bois de Gravity Falls. Il trouve un mystérieux journal qui décrit par le menu une galerie de monstres rôdant dans les alentours.

Parmi les huit dessins animés dont je vous parlerai cet été, c’est l’un de ceux qui s’adresse le plus explicitement aux enfants. Alors pourquoi donc, en tant qu’adulte, m’intéressai-je aux dessins animés pour enfants ?

D’abord, c’est incroyablement fun. Au lieu d’étouffer la créativité des scénaristes et animateurs, la contrainte de garder le tout « kid-friendly » les force à sortir des sentiers battus et imaginer des monstres non-conventionnels. Ici, pas de gore, pas de facilités, les monstres sont inquiétants, drôles et inattendus.

Mais la vraie raison de s’intéresser en tant qu’adulte à cette série sont les thèmes abordés. Les deux héros sont des jumeaux au sortir de l’enfance. Durant cet été charnière, ils vont explorer une maison pleine de secrets de famille, des bois remplis d’horreurs et décider comment grandir. Ils ont deux visions de leur avenir radicalement différentes : Dipper voudrait grandir le plus vite possible pour qu’on le prenne enfin au sérieux ; Mabel, au contraire, veut rester enfant aussi longtemps qu’elle le pourra.

C’est aussi l’été où ils commencent à douter des adultes : il apparaît très vite que Stan, leur grand-oncle, cache un secret. Je n’en dis pas plus, mais les rebondissements sont particulièrement bien amenés : les spectateurs attentifs auront deviné ce qui se trame bien avant que cela ne soit révélé.

Parce que oui, si cette série peut se regarder au premier degré, chaque épisode est bourré d’énigmes à résoudre. En plus des indices sur la suite de la série, chacun contient une clef qui permet de lire un code secret à la fin. Si vous aimez ce genre de jeu, foncez.

Au-delà des secrets de famille, il y a les secrets de la ville elle-même. Ce n’est pas un hasard s’il y a une telle concentration de phénomènes paranormaux à cet endroit précis. Chaque personnage burlesque de prime abord peut cacher des secrets vertigineux.

Il y a aussi un gnome qui vomit des arcs-en-ciel.

La série est aujourd’hui achevée, et je peux donc vous affirmer qu’elle est excellente de bout en bout : les cinq épisodes finaux, conçus pour se regarder d’une traite, renversent tout ce qu’on croyait savoir sur le monde de Gravity Falls.

Mais l’attrait principal de ce dessin animé reste la nostalgie des vacances durant lesquelles tout paraissait possible, même d’être en vacances pour toujours. Alors, envie de revivre ce dernier été avant la fin de l’enfance ?

 

Par où commencer ?

Par le début. Si vous ne souriez pas jusqu’aux oreilles à la fin du premier épisode, je ne vous comprends pas !

 

En savoir plus...

Gravity Falls

Créé par Alex Hirsch
Avec les voix de Jason Ritter, Kristen Schaal, Alex Hirsch, Linda Cardellini
États-Unis, 2012-2016
40 épisodes de 22 minutes

Gravity Falls