Des chiffres et des lettres
On ne vous apprend rien : c’est la rentrée littéraire ! Cette chère rentrée littéraire, marronnier par excellence de la presse écrite. Un marronnier au carré, si l’on veut être mesquin. Car finalement, affirmer que la rentrée littéraire est un marronnier de la presse écrite, c’est aussi un marronnier.
D’ailleurs, cet article sera certainement le quatorzième ou le quinzième que vous lirez sur la rentrée littéraire. Des articles à foison sur la littérature ? Absolument pas. La rentrée littéraire est avant tout une affaire de chiffres.
Cette année n’échappe pas à la règle. On nous parle de 600 nouveautés qui vont assaillir les tables des libraires. Un chiffre étrangement rond qui inquiète : « C’est moins que les autres années. » Mais on (se) rassure, « il y a 68 nouveaux romans ». La rentrée littéraire est une affaire de chiffres.
La rentrée littéraire a ses inconditionnels. L’exemple par excellence : Amélie Nothomb, qui sort, en 2015, son vingt-quatrième roman, le Crime du comte de Neville . Une histoire de comte qui reste aussi une histoire de chiffres : malgré ce qu’on en dira, ces 135 pages se vendront à 180 000 exemplaires.
Une rentrée littéraire avec des titres prometteurs : 7 , l’Amour à trois , Six Jours , 78 . Une histoire de chiffres, encore une fois.
Du reste, je n’ai pas écrit une seule ligne intéressante sur les 600 titres de la rentrée littéraire. Mon rédacteur en chef m’avait demandé mille signes et j’en ai 1606. Mais, avec la rentrée littéraire, on en fait toujours trop…