Clara Luciani
funambulesque…
28 mai 2018 par Marie-Hélène Delouw dans Musique | temps de lecture: 2 minutes
Clara Luciani est entrée dans ma vie comme une grenade. Par surprise, sans avertir, en laissant un impact dont je découvre encore l’ampleur.
En apparence, Clara Luciani, c’est donc une voix grave, une guitare électrique, des textes à impact, et une féminité revendiquée. Cependant il serait dommage de s’arrêter là, tant l’écoute du reste de l’album invite à ajouter milles nuances à ce premier constat.
Une voix grave, mais aussi profonde, sensuelle, et sensible, comme sur Monstre d’Amour et Dors. Une voix également à l’image de sa guitare électrique, qui l’accompagne tout au long de l’album, et qui, brute au premier abord, peut également se révéler douce, délicate et mélodieuse (Drôle d’époque).
Des textes à impacts, mais bien plus. Ce sont de véritables chansons à texte que semble nous confier délicatement Clara Luciani. Et il est difficile de citer un titre en particulier tant l’ensemble de l’album se présente comme une interprétation subtilement rock d’un recueil de poésie. Ce qui marque également est la justesse des paroles − pas de fard, mais pas de drame non plus. Un côté brut, une mise à nu, mais qui augure une belle renaissance.
Enfin, une féminité revendiquée, qu’elle reconnaît toutefois difficile à assumer. Difficile d’avoir l’étoffe et les épaules pour être une femme de son époque (Drôle d’époque), de découvrir une colère qui nous tord et nous atterre mais qu’on ne connait pas (Monstre d’amour), et de chercher un sens à sa longue errance (Les fleurs).
Même si parfois elle envie les « fleurs qui sont parfaites, qui n’ont pas d’autre rôle que de l’être » et « leur beauté muette » (Les fleurs), son album plein de doutes et de sensibilité donne cependant envie de poursuivre cette aventure funambulesque et de s’aimer, que cela soit avec un coeur abandonné, un corps mal esquissé ou doté d’une sensibilité légèrement exacerbée.
« Quand tous les mots de la terre ne valent pas un soupir c’est qu’il vaut mieux se taire. » (Eddy)
L'auteurMarie-Hélène Delouw
J’ai dormi tout le jour / Dans mes rêves / Le jour et la nuit ne sont qu’un / Avec l’art, leur complice / Ils m’empêchent / De pâlirMarie-Hélène Delouw a rédigé 1 article sur Karoo.
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