critique &
création culturelle

Severance

Anatomie d’une aliénation : quand nos bureaux deviennent fiction postmoderne

Entre dystopie glaçante et satire sociale, Severance offre matière à réflexion sur nos rapports au travail, à l’identité et au contrôle. Plus qu’une critique, ce texte propose une lecture de la série comme un miroir inquiétant de notre quotidien « corporate ».

Sentimental Value

Grand Prix du festival de Cannes 2025

Sacré Grand Prix du festival de Cannes 2025, Sentimental Value de Joachim Trier n’est pas passé inaperçu cette année. Cette fresque familiale norvégienne est la deuxième collaboration du réalisateur et de l’actrice Renate Reinsve après Julie en douze chapitres.

Memories of Murder de Bong Joon-ho

Incontournable thriller coréen

En 2003, Bong Joon-ho (Parasite) réalisait son premier thriller qui allait devenir un classique du genre : Memories of Murder relate les faits sordides qui traumatisèrent la campagne coréenne dans les années 1980-90. Trois policiers chargés de l’enquête vont tenter le tout pour le tout afin de faire cesser les crimes, allant parfois jusqu’à faire le pire.

Stop Making Sense de Jonathan Demme

Quand le concert devient cinéma

À l’occasion de sa restauration, le film-concert culte de Jonathan Demme s’impose comme une œuvre magistrale où musique, danse, théâtre et cinéma fusionnent. Plus qu’un simple enregistrement, Stop Making Sense capture l’énergie unique de Talking Heads et transforme chaque chanson en une performance visuelle et narrative. Une expérience immersive qui transcende le genre et continue d’inspirer, plus de 35 ans après sa sortie.

Beurk !

Quand le dégoût devient un cri d’amour

Rassemblés sous l’interjection Beurk !, cinq courts métrages d’animation réalisés par différents cinéastes explorent l’amour sous toutes ses formes : maladresse, premiers émois, diversité, courage et complicité. De l’oiseau sans bec de L’Imbecqué au premier baiser scintillant de Léo dans Beurk !, chaque film mêle humour, poésie et inventivité visuelle. Un programme qui touche aussi bien les enfants que les adultes, prouvant que l’animation 2D sait émouvoir, faire rire, inviter à réfléchir tout en célébrant la tendresse universelle et la joie de la découverte des émotions.

Amélie et la Métaphysique des tubes

Retour en enfance entre éveil et déracinement

Amélie et la Métaphysique des tubes est une adaptation animée du roman éponyme d’Amélie Nothomb, paru en 2000, signée Maïlys Vallade et Liane-Cho Han. Un point de vue inédit sur l’éveil d’une jeune enfant, sublimé par l’utilisation de la couleur narrative.

Adolescence

Scène culte (44)
Quatre coups de poing en temps réel

Adolescence est une mini-série britannique diffusée sur Netflix en 2025. Quatre épisodes dans lesquels le fond et la forme se répondent pour nous offrir un dialogue à la fois subtil et poignant.

La trilogie des Alex (1/3) : Boy Meets Girl, Mauvais Sang, Les Amants du Pont-Neuf 

L’illusion de la passion

Après le succès encourageant de son premier court-métrage, Strangulation Blues, Leos Carax met en scène trois films entre 1984 et 1991. Boy Meets Girl, Mauvais Sang et Les Amants du Pont-Neuf ont pour comédien principal l’incomparable Denis Lavant qui, dans chacun de ces films, interprète des personnages à la fois différents et remplis de points communs. L’un d’entre eux est leur prénom : Alex ; un autre le sentiment qu’ils partagent tous jusqu’au trop plein : la passion.

La trilogie des Alex (2/3) : Boy Meets Girl, Mauvais Sang, Les Amants du Pont-Neuf

Les enfants perdus

Aucun âge n’est jamais donné aux personnages des films de Leos Carax, mais si on se réfère à celui des comédiens, ce sont des vingtenaires. L’auteur est lui-même relativement jeune au moment d’écrire ces films et cela se ressent : il y a quelque choses d’adolescent dans la trilogie des Alex, dans ses dialogues, dans ses scénarios. C’est aussi cela qui fait toute sa beauté : ce sont des films sur de jeunes marginaux romantiques et torturés mis en scène par un jeune marginal romantique et torturé.

La trilogie des Alex (3/3) : Boy Meets Girl, Mauvais Sang, Les Amants du Pont-Neuf

Doubles caraxiens

Si l’on effectue quelques recherches rapides, on découvre que le pseudonyme Leos Carax est l’anagramme d’« Oscar » et de son véritable prénom, « Alex ». Et si cette information souligne quelque chose, c’est bien la dimension personnelle que le cinéaste insuffle à ses protagonistes. Mais dire qu’Alex est le double de Carax serait incomplet. L’auteur se dédouble partout et fait de son cinéma un miroir, déformé mais toujours sincère.