J’aimerais que mon travail se rattache, par dessus les âges, à la primitivité fraîche et sublime des amateurs d’écorces d’arbres. Mes photographies désertent souvent la réalité au profit d’un panthéon fantasmagorique qui fait la part belle aux fables. Pour autant il n’est pas question ici d’un énième clin d’œil aux contes des frères Grimm, même si ces images surgissent du fond des bois. Ma démarche est influencée par ce que l’on nomme les croyances populaires. Ces croyances témoignent, en partie, de notre rapport à la nature et de son influence sur nous.  Elles créent, aussi, une forme d’intimité (désirée, parfois subie) avec les êtres qui nous sont chers. Dans mes photographies, j’emprunte, à tâtons, le chemin des symboles. Comme s’il était possible de remonter à la source d’une émotion première, bien avant l’écriture des fables.