Bleu au corps
contre l’absolutisme
de l’espace pictural
18 octobre 2016 par Victoire de Changy dans Art & ko | temps de lecture: 2 minutes
Helena Almeida explore, à travers des photographies améliorées, des vidéos ou des châssis réinventés, les possibilités d’extension d’un cadre pictural dit « classique », en entremêlant différents médiums, photographie, peinture et performance. Elle a étudié la peinture au département des Beaux-Arts de l’université de Lisbonne où elle travaille et vit toujours.
On peut voir dans l’exposition Corpus certaines de ses œuvres datant des années 1960 à nos jours. C’est le corps de l’artiste elle-même qui y est central, tout à la fois objet et sujet, mis en scène dans des autoportraits en noir et blanc, agrémentés ou occultés de larges traits de pinceaux bleu roi, ajoutés après coup mais comme sortis de sa main au moment même de la capture photographique, ou encore d’autres autoportraits, en noir et blanc toujours, étirés de longs crins de cheval noirs sortant du cadre de la photographie, des fils en trois dimensions qu’on est tenté de toucher à notre tour avec nos doigts.

La série Ouve-me montre la bouche de l’artiste faussement cousue par des traits de pinceaux et semble dire ce qu’elle voudrait pouvoir crier. Dans une autre série, datée des années 2000 (l’artiste avait alors soixante-dix ans), Helena Almeida interroge, en photographie et en vidéo, l’équilibre de son propre corps, une performance qui allie grâce et fragilité. Elle y collabore comme pour d’autres de ses travaux avec son mari, l’architecte Artur Rosa. Le tout avec cette apparente simplicité qui laisse franchement coi.
L'auteurVictoire de Changy
Bruxelloise de vingt-sept ans, Victoire dissémine ses mots partout où elle le peut. Auteur, journaliste, copywriter, rédactrice de contenus ou poète à ses heures perdues, on dit d'elle qu'elle est…Victoire de Changy a rédigé 11 articles sur Karoo.
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