critique &
création culturelle

Brussels International Festival of Fantastic Film, 33e édition

la consécration

Le BIFFF a soufflé ses trente-trois bougies cette année et a enfin atteint l’âge canonique de Jésus-Christ. Ce festival de film rassemble depuis 1983, il a voyagé dans le centre de Bruxelles en faisant ses premiers pas au Passage 44, pour ensuite s’exiler à Tours & Taxi et enfin atterrir au Bozar.

Chaque année, à partir de mars, des affiches noires et rouges avec cinq lettres écrites en gras apparaissent un peu partout sur les murs de Bruxelles . Elles annoncent l’événement tant attendu par les amateurs du genre : le BIFFF ! Mais le BIFFF, c’est quoi exactement ?

Un public, une ambiance

Si l’on demande à un festivalier pourquoi il vient au BIFFF, le mot qui revient le plus c’est : l’ambiance. Que ce soit dans la file d’attente pour acheter une place ou autour d’une Cuvée des Trolls , un néophyte pourrait se dire qu’il va vivre une expérience cinématographique « normale ». Une fois entré dans la salle, le public s’installe et discute, lorsque les lumières s’éteignent. C’est à ce moment que ça dégénère pour le pire, mais surtout pour le meilleur.

Applaudissements pour Stéphane Everaert qui présente comme chaque année les films et les éventuels invités. Le public réclame très vite « une chanson » aux guests , histoire de bien les mettre à l’aise. La scène s’éteint et l’écran diffuse les spots publicitaires fidèles au poste.
« I’m back ! » dit le spot, « Nous aussiiiiiiii ! » répond le public. La lune apparaît à l’écran ? Le public hurle à la mort tel un loup. Un personnage laisse une porte ouverte, quelques enragés crient « la porte ». Bref, le public du BIFFF commente et réagit au film, c’est normal tant que ça reste pertinent.

Si on demande à un réalisateur ou autre invité ce qu’il pense du BIFFF, il dira : « le public est fou » ou : « vous êtes géniaux, crazy … » Ce public particulier marque donc les esprits et c’est cet aspect déjanté qui nous permet de rire et d’évacuer nos peurs.

Attention, ce n’est pas parce que le public est déjanté qu’il ne fait que parler pendant le film. Il réagit, certes, mais il garde le respect pour l’objet cinématographique.

Des films

Si l’on va au BIFFF, ce n’est pas seulement pour l’ambiance mais aussi pour découvrir des films. Des premières, des rétrospectives, des midnight movies ; du thriller, du film d’horreur ou de la SF : il y en a pour toutes et tous. Le premier samedi du festival voit programmée la Nuit du fantastique avec un marathon de quatre films en une nuit et un petit déjeuner en prime.

Chaque année, il y a aussi un pays ou deux qui sont mis à l’honneur. La 33e édition a consacré des focus aux cinémas coréen et argentin , où les spectateurs ont pu découvrir des perles du genre. Thrillers coréens et films d’horreur argentins se sont côtoyés durant tout le festival.
Le BIFFF met aussi des films en compétition qui sont jugés par un jury – on dit « Bonjour juryyyyyy ». Compétition internationale, compétition européenne, compétition 7e orbit Bref, les réalisateurs viennent aussi se donner un coup de pression en se mettant en lice pour un prix.

Des rencontres

Que ce soit entre professionnels ou entre festivaliers, le BIFFF est aussi un lieu de rencontres. On se retrouve entre « vieux bifffeurs » et « jeunes bifffeurs » dans le bar , en salle ou à l’extérieur. Il est possible d’entreprendre des Q&A ( Questions & Answers ) avec les réalisateurs, voire parfois les acteurs de certains films. C’est aussi l’occasion de voir des bénévoles et des stagiaires qui se démènent pour nous rendre le festival le plus agréable possible.

On y rencontre aussi des créatures et des phénomènes ! Un Predator a fait son apparition et a posé avec ces demoiselles et messieurs, et ce sont des zombies qui nous envahissent le jour du Zombifff Day & Night . Le deuxième samedi du festival, les vampires et autres monstres se retrouvent pour aller au bal… Le Bal des Vampires.

D’autres créatures fantastiques et légendaires peuplent ce festival ! Les animations de La Puck Company précèdent les films d’ouverture et de clôture ; ils ont d’ailleurs encadré le Zombifff Day. Enfin, les maquilleurs et peintres nous présentent leurs dernières œuvres de maquillage gore ou de body painting dans un concours qui a lieu chaque année.

Une nouvelle page se tourne

Et voilà donc la 33e édition du BIFFF qui se referme ce dimanche 19 avril. Ce festival rassemble différentes générations autour du même thème : le film de genre.

Pourvu que ça dure…