@FIFF2016
Présent au FIFF pour le film En amont du fleuve de Marion Hansel, John Lynch, acteur, réalisateur et scénariste britannique, a accepté de me rencontrer pour une interview.
John Lynch nous livre ses goûts et ses opinions d’acteur, mais aussi ses idées de producteur…
Quelle est la chose que vous préférez lorsque vous jouez un film ?
L’histoire, car c’est la première chose que ça m’apporte. Je pense que chaque comédien ou comédienne dira la même chose. C’est toujours l’histoire et les cultures. Ensuite vient le rôle, et après le réalisateur ou la réalisatrice, les autres comédiens et finalement, l’endroit où nous allons tourner. C’est dans cet ordre-là pour moi.
Pourquoi l’histoire en particulier, il y a une raison à cela ?
Plus je fais ce métier, plus je deviens exigeant envers l’histoire parce qu’elle doit vraiment me parler. J’écris aussi, j’ai publié quelques romans donc, pour moi, c’est vraiment important. Si tu as une bonne histoire, tu vas dire quelque chose, illuminer et montrer quelque chose. Et ça, c’est important pour moi.
Quel est votre genre de personnage préféré ? Et qu’est-ce que vous avez préféré jouer dans votre carrière ?
J’ai souvent joué des rôles d’hommes psychologiquement abîmés. C’est peut-être un cliché mais c’est là qu’on trouve des choses intéressantes à exploiter sur les motivations des personnes, pourquoi elles font les choses qu’elles font. L’année dernière en Écosse, j’ai joué un homme atteint de la maladie de Parkinson qui commande le meurtre de quelqu’un. Ce personnage était vraiment compliqué et très noir. Il avait des choses obscures dans la tête… Je suis souvent choisi pour interpréter des rôles de ce genre et je les trouve très intéressants. Je ne joue pas souvent dans des comédies.
Vous trouvez cela intéressant parce que c’est un peu comme un défi ?
Oui, c’est comme un défi et aussi, examiner un rôle me conduit à m’examiner moi-même. Je mets de moi-même dans le personnage et je compare les deux, j’essaie de marier les deux et de trouver des choses en moi qui sont aussi dans le personnage. C’est vraiment un exercice intéressant, important et compliqué et c’est ce que j’aime bien. C’est un peu comme quand j’écris. Je m’examine moi-même aussi. C’est ça l’histoire, n’importe laquelle. Elle va te parler mais aussi parler au comédien et on se met soi-même dedans.
C’est-à-dire apporter une morale, faire réfléchir ?
Oui, exactement.