@FIFF2016
Tout avait pourtant bien commencé. Réunir le cinéma de Marion Hänsel, la plume d’Hubert Mingarelli et le talent de Sergi Lopez (Joé), d’Olivier Gourmet (Homer) et John Lynch (Sean). Une écriture sur mesure pour les acteurs, des paysages époustouflant. Et pourtant…
Tout avait pourtant bien commencé. Réunir le cinéma de Marion Hänsel, la plume d’Hubert Mingarelli et le talent de Sergi Lopez (Joé), d’Olivier Gourmet (Homer) et John Lynch (Sean). Une écriture sur mesure pour les acteurs, des paysages époustouflant. Et pourtant…
Ce huis clos devient angoissant à mesure que la nature reprend ses droits. Celle-ci devient menaçante par le bruit et par l’isolement. Une chose réunit Homer et Joé : leur père ou plutôt son absence. Une mort brutale, sans véritable explication, les entraîne dans des questionnements personnels, jusque-là bien enfuis. Quand l’un se réfugie dans l’alcool, l’autre écrit.
Les liens du sang, un fleuve, un chien, des chuchotements et des regards, voilà les seuls éléments tangibles auxquels on peut se raccrocher durant la durée du film. L’art du silence et de la contemplation est un exercice périlleux même pour le plus doué des réalisateurs. Des paysages spectaculaires qui finissent par nous englober et nous étouffer. On peut souligner le jeu des acteurs qui, malgré une presque totale absence de dialogues, est souvent sur le point de nous émouvoir.
Les moments du film où l’action est enfin présente, le montage s’accélère sans crier gare, alors que les moments bien trop nombreux où le silence et la nature prédominent, le plan est « laissé coulé ». Des dialogues épurés, un rythme souvent trop lent, mais parfois trop rapide, qui nous oblige à assister aux récits en simples spectateurs. Cela nous empêche de rentrer véritablement dans l’odyssée qui nous est proposée par Marion Hänsel. On peut comparer ça au fait d’être coincé dehors durant le réveillon de fin d’année, obligé de contempler l’action par bribes, par-ci, par-là, la bouteille de champagne à la main.