Foire du livre de Bruxelles
La Foire du livre de Bruxelles 2019 invitait petits et grands à entrer dans un labyrinthe d’encre et de papier. Les auteurs et les maisons d’édition les plus connus en côtoient d’autres qui le sont moins afin de satisfaire la curiosité des 70 000 visiteurs attendus, assoiffés de nouvelles lectures.
Aujourd’hui, nous nous rendons à la Foire du livre de Bruxelles. En route pour le 86C avenue du Port, on s’impatiente déjà : les tunnels sont plus longs les uns que les autres, les embouteillages pires encore. On trépigne, on voudrait aller plus vite mais on s’y perd et puis l’endroit est très mal indiqué. Finalement on y est : Tour et Taxis. L’attente est pénible alors qu’on longe le grand bâtiment, les voitures se succèdent et le feu met trop longtemps à passer au vert. On voudrait déjà être à l’intérieur et trainer dans les allées entourées de livres. Le parking est plein, personne ne nous indique où aller. On trouve finalement une place, on tente péniblement de trouver l’entrée tant il fait noir, et enfin, on est à l’intérieur.
Là, les amoureux des livres auront tout de suite les yeux qui pétillent de voir ces piles partout. En cette soirée d’inauguration, l’ambiance est animée : on discute, on boit sa petite coupe, on entend, derrière la rumeur, de la musique jouée par un orchestre. Tout le monde semble se connaître et être très heureux de se retrouver. On se rassemble, on rit… et bien vite il faut jouer des coudes pour traverser les allées remplies d’un public d’ailleurs très éclectique. On voit courir des enfants accompagnés de leurs parents, des jeunes et des moins jeunes, des solitaires, des personnalités politiques, des journalistes… mais surtout les éditeurs, les auteurs et les illustrateurs pour qui chacun a fait le déplacement !
Pour son cinquantième anniversaire, c’est la Flandre que la Foire du livre a choisi de mettre à l’honneur dans son pavillon rose Flirt flamand . Évidemment, des tas d’autres littératures sont représentées, de la littérature jeunesse aux publications universitaires en passant par la bande dessinée et les guides de voyage. Mais ce sont surtout les univers du fantastique et de la fantasy qui semblent dominer le salon. On flâne entre les dystopies, les dark et urban fantasies , les histoires de sorcières, d’intelligence artificielle, les mondes imaginaires. Les couvertures sont plus travaillées les unes que les autres si bien qu’au détour de chaque stand, on en prend plein la vue. Bien sûr, les grandes maisons d’édition plantent bel et bien le décor. On ne peut rater aucune d’elles : Albin Michel, Actes Sud, Gallimard, Grasset… on s’oriente pratiquement autour d’elles. Mais ce qui est intéressant, c’est de parcourir les plus petites allées, où l’on trouve des maisons d’édition plus jeunes et moins connues. Là, on découvre des merveilles : des éditeurs passionnés et désireux de mettre en avant ce en quoi ils croient, des romans qui auraient dû passer sous nos yeux beaucoup plus tôt. Surtout, les maisons d’édition émergentes sont souvent spécialisées dans un genre particulier, ce qui est agréable quand on s’adresse à qui les représente : on est bien informé.
Cela a été mon cas lorsque je me suis arrêtée au stand de Beta Publisher, une maison d’édition parisienne âgée de deux ans seulement dont la représentante était remarquable. Elle présentait chacun des livres de sa sélection avec beaucoup de cœur mais aussi de précision. Aucune histoire ne lui échappait, ce qui rendait l’échange très agréable puisqu’elle parvenait à cibler nos préférences pour nous proposer un roman pratiquement sur mesure !
Dans ce genre d’événements, il est important d’être curieux. Bien sûr, on retrouve les noms d’auteurs que l’on connaît et qui nous rassurent mais la Foire du livre est aussi l’occasion de se laisser surprendre par des nouveautés. Pour les fans évidemment, il serait dommage de renoncer à la chance de rencontrer son auteur ou son illustrateur favori. En revanche, appréhender les exposants peut-être moins connus avec une curiosité bienveillante laisse aussi place à des rencontres et à un partage trop souvent insoupçonnés.
Finalement, quand on sort de la Foire du livre, après avoir bravé la foule et lutté contre toutes les tentations, la seule chose qu’on peut regretter, c’est que l’espace ne soit pas plus grand encore.