Interview de l’été
Stéphane Bissot est actrice, chanteuse et comédienne. Premier prix des Conservatoires de Bruxelles et de Liège, elle a joué dans la compagnie des Baladins du Miroir avant de devenir madame Astrid dans la série Melting Pot Café . Depuis, elle est apparue entre autres dans les films des frères Dardenne, de Nicolas Bary, de Joachim Delfosse et de Vincent Lannoo, et a sorti en 2011 un disque intitulé Peaux d’âmes .
Quel livre emporterez-vous cet été en vacances ?
Un bûcher sous la neige
de Susan Fletcher,
Bad Girl
de Nancy Huston,
les Femmes
de Virginia Woolf, et
le Deuxième Sexe
de Simone de Beauvoir. Sans doute du Violette Leduc, mais je ne sais pas encore quoi.
Quel film retenez-vous de la saison qui vient de s’écouler ?
Birdman
, sans hésiter. Une claque tant sur le fond que la sur forme. Un sujet, un traitement, un casting, un rythme et des plans formidables.
Quel rôle vous a le plus marqué au cinéma ?
Du côté des grands comédiens, Isabelle Adjani dans
l’Été meurtrier
et dans
Camille Claudel
, Cate Blanchett dans presque tous ses rôles, et notamment dans
Blue Jasmine
, et Kate Winslet dans tout ce qu’elle fait également. Je suis souvent très touchée par ce que les actrices nous donnent. Mais j’ai aussi été marqué par Charlie Chaplin et son œuvre.
Quant aux rôles que j’ai pu jouer, tourner avec Joachim Lafosse et Fabrice du Welz, deux de nos grands réalisateurs, est un privilège. Madame Astrid, mais c’est de la télé, fut un personnage formidable à jouer.
Julie Lopez Curval m’a offert un joli rôle dans son film
le Beau Monde
aux côtés d’Ana Girardot, Bastien Bouillon, Sergi Lopez.
Mais bon, ce sont ceux qui vont arriver qui m’excitent le plus.
Quels sont donc vos projets pour la rentrée ?
Deux sorties cinéma :
Belgian Disaster
, une comédie tendre et loufoque à l’univers bien trempé, de Patrick Glotz, dans laquelle je suis en couple avec Jean Luc Couchard ; et le très attendu
les Chevaliers blancs
de Joachim Lafosse, dans lequel je suis Marie, une infirmière aventurière qui part en mission extraire trois cents orphelins de guerre au Darfour, avec un groupe d’humanitaires emmené par Vincent Lindon et Louise Bourgoin.
Je travaille à la création et à la production d’un premier texte destiné à la scène,
Après nous les mouches
. Et à la préparation de mon premier court métrage,
la Visite
.
Quelle serait votre destination de vacances idéale ?
Rejoindre des amis, rejoindre la famille, le bord de mer, des sites merveilleux de plongée.
En respect avec l’environnement. Cette année, ce sera Espagne et Croatie.
Que vous apporte la musique en plus du cinéma ?
Un espace de création pure et de connexion émotionnelle immédiate avec le groupe et le public. La musique est physique. Je suis en ébullition constante et ai besoin de créer sans cesse ; avec la musique, je trouve doucement cette liberté. Au cinéma, je suis jusqu’à présent actrice, je n’interviens pas à toutes les étapes de développement, contrairement au processus créatif musical. Ces deux arts sont complémentaires et permettent de développer d’autres façons de raconter des histoires, ce qui m’est essentiel.
Dans quel média artistique vous sentez-vous le mieux, le cinéma, la musique ou le théâtre?
J’adore passer de l’un à l’autre et espère dans les années qui viennent le faire encore davantage. Chaque média a ses codes et c’est un bonheur d’avoir de nouvelles contraintes pour chercher ce qui sonne, fait vibrer, le bon chemin pour chaque parole, chaque histoire. Les temps de création divergent et, pour ma part, se complètent. Combiner musique, théâtre et cinéma m’équilibre.