Tout le monde s’évade, de ce qu’iel doit quitter, de la manière dont iel doit le quitter, vers un autre monde possible qu’iel recherche. Ce point de départ et ce point d’arrivée sont intervertibles d’une personne à une autre. Certain·es chercheront à échapper à leur réalité en se plongeant droit dans celle d’un·e autre, qui cherchent à s’en échapper… une boucle. C’est aussi là le dessein des histoires. Elles permettent des évasions à l’infini. Et au sein de ces histoires, on s’identifie à des personnages qui fuient eux-aussi. Peut-on considérer que la perception de la réalité est propre à chacun·e, que la fuite est spontanée ? Où s’arrête notre tolérance des différents mondes, des différents points de vue ? C’est une manière d’interpréter les autres, les imaginaires, comme celleux qui les ont créés.

Dans ces quatre films que j’ai (re)découvert cet été, j’ai (re)trouvé quatre récits d’échappatoire. Un écossais qui ne supporte plus ses anciens amis, plongés dans feu son réconfort. De la discipline perfectionniste et un abus d’autorité pour dissimuler une masculinité fragile. Un agent de police qui collectionne les dates de péremptions en croyant très fort à une mauvaise blague, un autre qui parle à son appartement pour le consoler. Un réalisateur qui ne sait pas où il en est, alors, merde, il mélange tout. Dans l’addiction, dans le pouvoir, dans la projection, dans l’image. Moi, dans les salles obscures apparemment.