L’humour,
Envie de comprendre le monde d’aujourd’hui sans faire de grand voyage ni regarder les informations déprimantes à la télévision ? Le documentaire Caricaturistes, fantassins de la démocratie est une bonne alternative pour cela. Petit voyage autour du monde.
De Mexico à Pékin en passant par Ouagadougou, Jérusalem, Alger ou encore Moscou, des caricaturistes et dessinateurs de presse nous ouvrent les portes de leur atelier. Une autre façon de mieux comprendre le monde, en le considérant sous l’œil humoristique de ces artistes atypiques.
Plantu, dessinateur de presse au journal le Monde , devient, en quelque sorte, le fil conducteur de ce documentaire produit par Radu Mihaileanu et réalisé par Stéphanie Valloatto.Le premier est l’auteur de plusieurs films connus comme la Source des femmes et Va, vis et deviens. La seconde a déjà réalisé quelques documentaires, dont un portrait du journaliste Philippe Labro pour France 5.
Né de l’amitié entre Plantu et Radu Mihaileanu, Caricaturistes, fantassins de la démocratie tourne autour de « douze pays, douze caricaturistes, un idéal », comme le montre la bande-annonce :
Dès le générique, le spectateur est plongé dans l’univers des dessinateurs de presse grâce à une animation tout à fait originale. Le film s’articule assez clairement en plusieurs parties. La première présente des intervenants du monde entier. Et d’emblée nous nous trouvons plongés dans leur quotidien, avec leurs peurs et leurs préoccupations : menaces, procès ou encore représailles.
Dans un second temps, nous découvrons la géopolitique mondiale sous l’angle artistique. Les dangers de la profession dans des pays comme le Venezuela, avec Rayma, le Mexique avec Boligán ou encore la Russie avec Zlatkovsky. Comment gagner sa vie quand le gouvernement vous interdit de travailler ? Comment réagissent ces dessinateurs quand ils sont menacés de mort ? Nous partons aussi à la découverte des différences culturelles entre Zohore Lassane de Côte-d’Ivoire et Damien Glez, Franco-Burkinabé de Ouagadougou.
Face au monde politique et à ses pressions, tous ont un pouvoir que le film met en lumière. « Avec un petit crayon, ils font peur aux plus grands » , résume Radu Mihaileanu. Répondant au producteur, Zohore Lassane de Gbich ajoute qu’« un dessinateur de presse est avant tout un provocateur ».
Pas de barrière dans le monde du dessin car « notre vraie première langue, c’est l’image », dit Plantu. Coup de projecteur sur un moment exceptionnel avec la rencontre de deux caricaturistes que les politiques opposent mais qui s’adorent : Michel Kichka, juif d’Israël, et Boukhari, musulman de Ramallah. Instant empreint de respect et de liberté dans une région du globe dominée par les armes et les discriminations : deux amis bravent les codes et rient dans les rues de Jérusalem . Plantu les accompagne et, faisant écho au dialogue entre l’Ivoirien et le Franco-Burkinabé, parle des différences de perception d’un dessin de presse entre l’Occident et le Moyen-Orient.
Présenté hors compétition au festival de Cannes en 2014, le film y fut porté par l’équipe entière. Des quatre coins du monde, ses participants étaient venus défendre ce chef-d’œuvre. Ensemble, unis…
Ce film nous donne envie de mieux en connaître les protagonistes, de débuter une collection de dessins de presse, d’aller aux rencontres Cartooning for Peace ou encore de suivre Willis from Tunis, Michel Kichka et consorts dans leurs aventures quotidiennes.
Et pour celles et ceux vraiment fans, comme moi, vous pouvez vous procurer le livre Caricaturistes, fantassins de la démocratie aux éditions Actes Sud. Mais aussi le DVD qui sortira le 2 décembre, un cadeau ludique pour les fêtes.
À suivre :
Blog de
Plantu
pour le Monde
Blog de
Michel Kichka
Site de
Cartooning for Peace
Fil Twitter de
Willis from Tunis
Fil Twitter de
Rayma
Site de
Boligán
Site de
Slim
Site de
Misha Zlatkovsky
Site du journal
Gbich
en Côte-d’Ivoire
Site de
Damien Glez
de Ouagadougou
Site de
Boukhari