Les perles de 2024 selon Sarah
Les héroïnes badass de l'année
Alors que le monde est littéralement en train de s’écrouler, j’ai eu envie de mettre à l’honneur les femmes qui m’ont fait rire cette année. Mes coups de cœur 2024 seront une ode aux héroïnes cyniques, parfois même un peu vénères, que j’aurais adoré avoir comme modèles dans ma jeunesse, à la place de la Petite Sirène.
Ernestine de Salomé Lahoche
Après La vie est une corvée, Salomé Lahoche signe sa deuxième BD, Ernestine, parue aux éditions Même Pas Mal en janvier 2024. J’ai eu la chance de la découvrir lors d’un week-end entre copines, et j'ai instantanément été touchée par cette enfant beaucoup trop badass pour son âge. Le dessin « naïf » et les couleurs pastels contrastent avec la noirceur de l’humour de Salomé, qui traite avec subtilité de sujets variés tels que la santé mentale, la mort, les addictions ou encore Jean-Paul Sartre.
La nouvelle BD de Salomé Lahoche, Peur de mourir mais flemme de vivre, sortira en février 2025 aux éditions Exemplaires, une maison d’édition engagée pour une rémunération plus juste des auteur·ices de bande dessinée — et ça, on valide.
Bételgeuse de Marthe Degaille
Bételgeuse, c'est la première pièce de Marthe Degaille, présentée à la Balsamine en février 2024, puis au Rideau de Bruxelles en décembre. Bételgeuse, c’est aussi une étoile située à 600 années-lumière de notre système solaire, sauf qu'on ne sait toujours pas si elle a explosé ou non. Bételgeuse, c’est quelque chose de sous-jacent qui grandit jusqu’à exploser et se rendre visible partout. Bételgeuse, ce sont quatre scientifiques (avec un « e ») dans un futur indéfini, qui travaillent sur « le micro-métagène de la révolte ». Bételgeuse, c’est une pièce où le casting et la distribution sont exclusivement féminins. Bételgeuse, c’est la rencontre des questionnements métaphysiques, existentiels et des luttes féministes. Bételgeuse, c’est une pièce qui fait rire, à voix haute, au théâtre — et ça, ça n’arrive presque jamais.
Pour un temps sois peu de Laurène Marx et Fanny Sintès
J’ai découvert Laurène Marx au Théâtre National en mars 2024. Dans Pour un temps sois peu, Laurène Marx aborde de manière frontale la question de la transidentité dans un seul en scène à l’humour aussi noir que les planches de la scène sont nues. Pas besoin de décors quand chaque phrase résonne comme un uppercut et quand le récit est profondément vécu par celle qui le délivre. Le rire devient alors éminemment politique, rendant toute passivité impossible.
Pour revoir ce spectacle, rendez-vous aux Halles de Schaerbeek le 10 janvier 2025, en attendant avec impatience que Portrait de Rita fasse escale à Bruxelles.
Les FORSISSIES au Recyclart
En septembre 2024, je suis allée voir les Forsissies au Recyclart un peu par hasard. Je dois avouer que d’habitude, ce n’est pas vraiment mon truc d’entendre des femmes qui hurlent dans un hangar, mais là, force est de constater que je me suis laissée prendre au jeu, et que ça fonctionne même super bien. Sur scène, il y avait une telle énergie qu’on ne peut pas y être totalement indifférent. C’est comme si elles avaient littéralement hacké la scène dans un style électro-punk féministe. Leur présence est hypnotique, et leur prestation carrément cathartique.