Avatar: The Last Airbender
Séries animées # 6
Cet été, Aylin Manço nous guide dans la jungle des séries animées. Objectif : faire le tri parmi la multitude de propositions. Aujourd’hui, elle nous parle d’Avatar: The Last Airbender, un récit initiatique de fantasy très classique mais néanmoins très cohérent.
Dans le monde d’Avatar, la nation du Feu a éradiqué les moines de l’Air et soumis les tribus de l’Eau ; seul le royaume de la Terre résiste encore, mais pour combien de temps ? La seule personne qui pourrait ramener la paix est l’Avatar, un guide spirituel qui se réincarne de génération en génération. Mais l’Avatar a disparu, et la guerre fait rage depuis plus de cent ans.
Jusqu’à ce que Sokka et Katara, adolescents de la tribu de l’Eau, retrouvent Aang, un maître de l’Air de douze ans : il est l’Avatar et, pris dans les glaces, il a hiberné pendant que la Nation du Feu envahissait le reste du monde. Pour rétablir l’équilibre et la paix, il doit maîtriser les trois autres éléments et affronter le Seigneur du Feu. C’est le début d’un voyage initiatique qui les mènera à travers les quatre nations…
Avatar n’a pas l’ambition de renouveler le genre : on a ici affaire à un récit initiatique de fantasy très classique. Ce qui en fait une série exceptionnelle, c’est la qualité de son exécution. L’univers est génialement construit, le découvrir en même temps que les héros est un plaisir.
Mais ce qui me plaît le plus, c’est la cohérence des personnages et le réalisme de leurs émotions. Katara, Sokka, Aang et même Zuko, le prince du Feu antagoniste, sont des adolescents. Cependant, leur présence ne semble jamais forcée ou exagérée. Ce ne sont pas des personnages adultes déguisés en ados par les scénaristes pour plaire aux plus jeunes, ce sont des ados qui sont là parce que les adultes de leur monde sont occupés (ou décimés) par la guerre. La responsabilité de l’accomplissement de la destinée d’Aang retombe donc sur eux.
Aang lui-même est un personnage d’une profondeur remarquable : malgré sa puissance hors du commun, on reste conscients que c’est un enfant. En tant qu’Avatar, il est constamment en proie à des dilemmes éthiques (comment rétablir la paix sans tuer, ce que sa philosophie lui interdit, par exemple). La série ne cède jamais à la facilité pour les résoudre, et les différents protagonistes sont souvent en désaccord sur la marche à suivre. Le jeune spectateur est invité à se positionner et à réfléchir en même temps que les héros.
On ne peut pas parler d’Avatar sans parler de la trajectoire de Zuko, le prince de Feu. Il commence la série comme antagoniste principal mais il a de bonnes raisons de l’être. On a autant d’empathie pour lui que pour les héros, ce qui ajoute à la complexité morale de la série. Sans trop en révéler, il finit par se racheter : son arc de rédemption est l’un des mieux menés que j’ai jamais vu.
Parlons de magie. Chaque nation possède sa guilde de magiciens maîtrisant l’un des quatre éléments. Chacune des disciplines est inspirée par un art martial différent (Tai Chi pour l’eau, par exemple). Les mouvements ont été étudiés avec soin et l’animation s’en ressent : les scènes de combat sont saisissantes.
Mais elles ne servent pas qu’à nous en mettre plein les yeux : chaque personnage a son style de combat bien à lui et chaque bataille est l’occasion d’en apprendre plus sur leurs personnalités.
Enfin, l’animation est excellente, pleine de clins d’œil et de détails marrants. Ne vous y trompez donc pas, si le pitch d’Avatar peut paraître convenu, la série est une perle.
Par où commencer ?
Par le début ! C’est un feuilleton, chaque épisode a son importance. Pour moi la série prend vraiment sa vitesse de croisière au douzième épisode de la première saison donc si vous n’êtes pas totalement emballé dès le début, essayez de pousser au moins jusque-là.