critique &
création culturelle

Some Use for Your Broken Clay Pots

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Ces traductions ont été réalisées par les étudiants de la faculté des Lettres de la KU Leuven à partir des comptes-rendus rédigés par des étudiants de la même faculté. Vous trouverez en fin d’article deux liens, le premier qui vous renvoie à la version originale publiée sur Cobra et le second pour découvrir un autre point de vue du même spectacle publié sur Karoo.

Recoller les morceaux d’une idée prometteuse

L’idée derrière Some Use for your Broken Clay Pots a vu le jour grâce à la collaboration de Christophe Meierhans et de deux universités bruxelloises, l’ULB et la VUB. Après les élections présidentielles américaines, l’artiste et les scientifiques ont travaillé main dans la main pour établir un nouveau système politique prometteur codifié dans une constitution adaptée. L’idée principale de cette nouvelle idéologie se résume à la notion de disqualification. L’attention des électeurs se porte en d’autres termes sur ce que les politiciens ont accompli. Ces derniers ne reçoivent donc plus de votes en fonction de leurs promesses, comme cela est le cas actuellement.

Ces nouvelles règles de jeu pour le moins novatrices ont suscité de l’attention, mais aussi de la méfiance. Ce courant de pensée alternatif pousse de toute façon à réfléchir. Le public se remet en question, met en doute le système électoral et la solution alternative proposée par Meierhans. Son spectacle est le moment idéal, microphone en main, pour l’interrompre à tout moment et lui signaler d’éventuelles imprécisions. Cette valeur ajoutée change la structure initiale du spectacle en une conversation dynamique de questions-réponses entre le locuteur et le spectateur, malgré une certaine avidité venant de la part du public ainsi qu’une tendance à vouloir trop réagir (au moins vingt fois) aux propositions politiques de Meierhans.

Au moment même où Meierhans réussit à apaiser son public, plus critique que jamais, et qu’il révèle un nouvel aspect de son système, un pot de fleurs, surgi de nulle part, tombe par terre — qui plus est — à moins d’un mètre de notre bienfaiteur. Comme tout bon orateur qui se respecte, Meierhans continue son explication sans broncher. Ce n’est que lorsque le deuxième pot vole en éclats que le spectateur se doute qu’il ne s’agit pas d’un hasard. Pour résoudre l’énigme des pots de fleurs, il faut avoir lu l’introduction. Les éclats sur scène se réfèrent à la méthode électorale de la Grèce antique, qui consistait à renvoyer les dirigeants politiques en gravant leur nom dans des éclats de pots cassés.

Le déroulement du spectacle ressemble en beaucoup de points à ces pots brisés. Meierhans se présente avec un projet osé et passionnant, mais l’auditoire du Théâtre Marivaux, récalcitrant, le submerge sous un torrent écrasant de questions. De ce fait, il recolle plus de morceaux qu’il ne renforce son idée. Alors que son spectacle promettait d’être une discussion dynamique, il se termine en un staccato défensif de questions et réponses. Même la fin n’arrive pas vraiment à arranger les choses. Quand Meierhans prononce les mots « Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche depuis tout à l’heure, ce qui signifie qu’il me faut clore le spectacle », la représentation se termine en queue de poisson.

Lisa Laforce

Traduction : Sebastian Pico Nieto, étudiant du master en traduction de la Faculté des Lettres, KULeuven – Campus Brussel.

Lire sur le même sujet l’article made in Karoo .

Même rédacteur·ice :

Some Use for your Broken Clay Pots
Christophe Meierhans
Vu le samedi 3 mai 2014 au Théâtre Marivaux dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts.