critique &
création culturelle

Trainspotting de Danny Boyle

Scène culte (41)

Les scènes cultes, ce sont des commentaires sur des passages de films qui nous ont marqué, extrait à l'appui ! Aujourd'hui, on parle de Trainspotting de Danny Boyle (1996).

« It’s shite being Scottish! »

Ciel gris, nuages, montagnes dégarnies, un peu de neige, grand air, mère nature, rêves et cauchemars, une gare ‒ enfin, une paire de rails. Abandonnés par le train, trois héroïnomanes, quatre copains. Et un monologue radical sur la navrante condition écossaise. « We’re the lowest of the low. The scum of the fucking earth. The most wretched, miserable, servile, pathetic trash that was ever shat into civilisation. Some people hate the English, I don’t. They’re just wankers. We, on the other hand, are colonised by wankers. We can’t even find a decent culture to be colonised by. »1

Une bouffée d’air vite ravalée. Tommy, séduit par l’espoir de partager sa vie sobre et pleine d’enthousiasme, prend un risque, propose une balade. La goutte d’eau qui fera déborder le vase et reprendre le train est versée, maladroitement. La vaine tentative de sevrage touche à sa fin, le groupe d’amis éclectiques traîne les pieds vers un monde moins éveillé mais plus réconfortant.

« At, or around this time, Spud, Sick Boy and I made a healthy, informed, democratic decision to get back on heroin as soon as possible. It took about 12 hours. »2

Ce qu’on retrouve dans cette scène, après une demi-heure de jouissance, c’est une transition habile vers la désillusion qui suit, ainsi qu’un portrait subtil des quatre Écossais. Tommy, cruellement sensible. Spud, profondément gentil. Sick boy, caché derrière son flegme. Mark, existentiel.

Même rédacteur·ice :

Trainspotting

de Danny Boyle
avec Ewan McGregor, Ewen Bremner, Jonny Lee Miller, Kelly Macdonald
Royaume-Uni
1996
94 minutes

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