Turbo Kid
Turbo Kid est un film réalisé par trois jeunes réalisateurs québécois : François Simard, Anouk et Yoan-Karl Whissel, tous trois issus du mouvement Kino né au Québec en 1999 et qui regroupe aujourd’hui plus de soixante cellules à travers le monde. L’œuvre est en réalité l’adaptation du court métrage T is for Turbo , réalisé par le même trio. Elle est une des perles de 2015. Explications.
Nous sommes en 1997 dans un monde post-apocalyptique. Les artefacts des années 1980 et 1990 mais surtout l’eau sont devenus les denrées les plus convoitées. Nous faisons connaissance avec une communauté qui vit dans la terreur de Zeus, le tyran local (Michael Ironside). The Kid ( Munro Chambers ) est un ado fanatique des aventures de Turbo Man, son héros favori. Un jour, il fait la connaissance d’Apple ( Laurence Leboeuf ), autre ado complètement excentrique et hors des problèmes de la réalité. Tous deux entreprennent une chasse au trésor sur leurs torpedos, lorsqu’ils tombent sur Skeletron, le sbire de Zeus, qui enlève Apple et tente de tuer le Kid. En fuyant, Kid tombe dans une trappe secrète et découvre le cadavre de Turbo Man. En deux temps trois mouvements, il enfile la tenue de son héros et part affronter l’armée du terrible Zeus aux côtés d’Apple.
Soyons clairs : ce film est un OFNI (objet filmique non identifié) ! Il nous transporte dans un monde que nous avions oublié et tout y est pour que l’immersion soit complète. De nos chères protections Fisher Price à la musique d’époque, l’ambiance 1980 que nous connaissons est parfaitement restituée . Même si le scénario est d’une évidence flagrante dans sa construction, Turbo Kid parvient à rendre hommage à un genre et à une époque sans jamais s’en moquer.
Les références sont omniprésentes. Du début à la fin, on emprunte à Indiana Jones , aux Silverhawks , à Ken le Survivant , à Mad Max , à D.A.R.Y.L. , à Apple, à Nintendo, aux Goonies , aux Mystérieuses Cités d’or , à Last Action Hero , à Terminator , à Predator … La génération concernée est transportée dans un univers qui la met en confiance : le film est un véritable voyage dans le temps . Ajoutez à cela l’ambiance survoltée du BIFFF, un court métrage, Ninja Eliminator 4 – The French Connection , nanar présenté juste avant le film ; un Yoan-Karl Whissel chaud comme la braise qui va jusqu’à se balader dans la file d’attente pour chauffer son public ; le trio de réalisateurs qui, présents, nous fait un medley de chansons avec le générique de Goldorak et des Mystérieuses Cités d’Or , et vous obtenez un cocktail encore plus détonnant.
Turbo Kid est donc une des plus grosses perles fantastiques de 2015.
« Turbo Kid a fait mon festival », dit un bifffeur au sortir de la salle. Eh bien oui, je pense que ces mots m’ont traversé aussi l’esprit. Car au-delà de l’excellence, ce film est aussi un nerdgasme . Oui, n’ayons pas peur des mots.