En ces temps de commémoration des deux conflits mondiaux, les films et les documentaires se multiplient sur cette thématique. Mais il en est qui marquent et se démarquent. C’est le cas du dernier film de la réalisatrice française Marie-Castille Mention-Schaar.
est une œuvre dont le message pourra être compris par tous les élèves et étudiants, tant
il répond avec clairvoyance aux réalités que nous vivons aujourd’hui. Il aborde d’un côté la Seconde Guerre mondiale, de l’autre les tensions très actuelles entre cultures et communautés, tandis qu’il rend compte de la radicalisation religieuse et des violences qu’elle engendre. Ainsi, il permet d’amorcer le débat sur des sujets complexes, voire tabous, dans des classes du secondaire ou du supérieur.
Un collège en banlieue française, une classe réputée « difficile » et une professeure extraordinaire qui ne se laisse pas démonter par les préjugés et les stéréotypes. Participer à un concours sur le second conflit mondial, une expérience à tenter pour éveiller la conscience et la confiance de ces jeunes désabusés. Une histoire vraie de l’année 2007 mise en scénario par l’un de ses protagonistes qui joue lui-même un rôle dans la fiction. Là où la réalité dépasse la fiction pour nous immerger dans un environnement difficile fait de jugements, de passés qui hantent et d’incompréhension de l’autre.
Pleine immersion, mais aussi prise de recul face à cette société qui nous livre le pire comme le meilleur. Les tensions n’en sont que plus apaisées grâce à la solidarité et à la compréhension mutuelle. L’Histoire nous amène à appréhender le monde actuel et à y vivre sereinement, ensemble. Les jeunes sont transportés vers l’inconnu, tout comme le spectateur qui attend impatiemment le dénouement du projet, qu’il suit avec un intérêt tout particulier. Petit bémol tout de même : entre l’Histoire, le choc des cultures ou encore la radicalisation religieuse, trop de thématiques sont abordées, et le film en arrive à donner priorité à certains sujets plutôt qu’à d’autres en jugeant ainsi inutilement de l’ importance ou de la gravité des uns par rapport aux autres.
Un film est réalisé « comme si c’était vrai », parfois même à la manière d’un documentaire, notamment pour la rencontre avec Léon Zyguel. Ce survivant des camps témoigne dans le film comme il le faisait dans beaucoup d’écoles jusqu’à sa mort en ce début d’année 2015. Pas étonnant, donc, que les Héritiers débouche sur une vraie rencontre et une réelle envie de continuer le travail et le combat grâce à un site internet qui donne des clés pour l’enseignement. Film à voir, à décrypter et à ne pas oublier donc.
https://www.youtube.com/watch?v=iSxV5vyvECQ