Nicolas Mathieu nous raconte une histoire située dans la vallée d’Heillange, ville fictive piégée par son passé productif, et un futur utopique auquel on n’ose pas croire. Là, le temps s’écoule de façon monotone depuis l’arrêt des hauts-fourneaux. La désindustrialisation pèse énormément sur les habitants, autant que la chaleur moite des quatre étés que nous rapporte le récit, de 1992 à 1998. La globalisation renverse l’industrie et laisse derrière elle des ouvriers mal en point. L’ennui fait partie du quotidien et chacun y échappe à sa manière : drogue, alcool, escapades… Parmi les habitants de la vallée figure Anthony Casati, autour de qui gravite l’histoire. D’abord adolescent insouciant, il se croit invincible, au-dessus de tout. Ses parents ne s’entendent plus, son cousin donne l’air de se contenter de son univers artificiel. Puis Anthony réalise progressivement la fatalité de la vie à travers les figures de son père Patrick, de sa mère Hélène, et des personnages de Steph et Hacine.