« I find that sound is what activate my imagination. » Tels sont les propos de Chris Cunnigham, le vidéaste du clip Come to Daddy , recueilli dans l’émission Mirrorball . Je ne peux que le rejoindre dans cette déclaration. Aphex Twin (Richard D. James) et Cunningham ont beaucoup collaboré ensemble, j’ai découvert leurs travaux communs grâce à Come to Daddy . Venez… Venez chez papa, je vous attends.

Avant d’être de la musique électro-trash, le clip de Come to Daddy est avant tout une critique de la télévision et une apologie du cinéma de David Cronenberg. La référence à Videodrome est on ne peut plus claire : dans le film de Cronenberg on peut voir une femme, Nicky, en gros plan dans un poste de télévision, qui appelle le héros : « Come to me. Come to Nicky. » Le « Come to Daddy » répété à plusieurs reprises fait curieusement écho aux propos de Nicky.

Pour ce qui est de la télévision, elle est décrite dans le clip comme avilissante pour la société, et plus particulièrement pour les enfants. Il n’y a qu’à voir le parti pris de Cunnigham et AFX qui décident de montrer un chien pissant sur la télévision, ce qui réveille le « Monstre ». Ensuite, des enfants (mélange d’enfants, de nains et d’ados) portant un masque en latex à l’effigie du compositeur s’emparent du poste de télévision. Enfin, il y a une grande synesthésie (le son générant une image dans l’esprit), une grande correspondance entre l’image et le son.

Déformation du corps, de la voix et finalement de l’esprit née du médium télévisuel, voilà ce qui est critiqué dans ce son trash, ce clip violent. Et lorsqu’on regarde les produits de la téléréalité actuelle, on est en droit de se dire qu’ils avaient raison de la critiquer.

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